(Rome, Paris, 12.01.2023). Il n’existe aucun souvenir d’une occasion où le président de la République italienne a exprimé « son indignation personnelle » à un diplomate lors de la remise des lettres de créance, une cérémonie rituelle. Cela s’est produit lors de la rencontre avec le nouvel ambassadeur Sabouri, invité à transmettre un message clair à Téhéran : « Mettre immédiatement fin aux violences dirigées contre la population »
Hier, entre le président de la République Sergio Mattarella et le nouvel ambassadeur iranien Mohammad Reza Sabouri, lors de la remise des lettres de créance, une cérémonie rituelle, a eu lieu une « brève conversation ». Un détail infime mais crucial contenu dans la note publiée par le Quirinal, qui en dit long. « Au cours de la brève conversation, le président Mattarella a exprimé la ferme condamnation de la République italienne et son indignation personnelle face à la répression brutale des manifestations, et aux condamnations à mort et exécutions de nombreux manifestants », peut-on lire. Et voici un autre détail important : nous ne nous souvenons pas d’aucune autre occasion où le chef de l’État aurait communiqué « son indignation personnelle », souligne Gabriele Carrer dans les colonnes du quotidien «Formiche».
Le président Mattarella a «exhorté» l’ambassadeur à «transmettre» aux autorités iraniennes «l’urgence de mettre fin immédiatement aux violences dirigées contre la population». Le respect avec lequel l’Italie considère ses partenaires internationaux et leurs systèmes juridiques trouve une limite insurmontable dans les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
L’intervention a été convenue, pour la pratique diplomatique, avec la Farnesina. Était également présent à la réunion du Quirinal Edmondo Cirielli, vice-ministre des Affaires étrangères, représentant du parti «Fratelli d’Italia», le parti qui a déposé une motion (dont le premier signataire était le sénateur Giulio Terzi di Sant’Agata) pour désigner les pasdaran comme une «entité terroriste».
«Nous avons demandé à tous les pays, y compris l’Italie, de ne pas pénétrer dans des zones comme celle-ci, qui constituent une ligne rouge pour la République islamique d’Iran», a commenté de son côté l’ambassadeur Sabouri lors d’une conférence de presse.
Ces derniers jours, Antonio Tajani, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, avait déclaré à SkyTg24 que «l’Iran a franchi la ligne rouge, le point de non-retour, en commençant à décréter des condamnations à mort». Il y a deux semaines, le ministre Tajani a convoqué le nouvel ambassadeur pour lui demander «d’envoyer un message à Téhéran visant à mettre fin aux condamnations à mort». Il me semble que la réponse, qui est venue de manière informelle, va dans la direction opposée», a-t-il toujours expliqué à SkyTg24.
Aujourd’hui, lors d’une audition devant les commissions mixtes des Affaires étrangères de la Chambre et du Sénat, le ministre a expliqué que le gouvernement avait demandé «un véritable changement à Téhéran, mais en fait le signal demandé n’est pas arrivé, les autorités poursuivent leur répression aveugle». «Ce qui se passe en Iran est inacceptable», a déclaré le ministre, commentant ce que l’ambassadeur iranien a déclaré aux journalistes aujourd’hui. «Nous aussi, nous faisons des erreurs», a-t-il dit, «mais nous n’acceptons pas les lectures et les ingérences politiques. Nous respectons les valeurs humaines, mais nous n’acceptons pas la prétention de certains pays à imposer leur culture et leur mode de vie à d’autres sociétés», a-t-il ajouté.
Hier, Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), était à Rome. Il s’est entretenu avec le président Mattarella et le ministre Tajani. «Nous sommes favorables à la surveillance des activités nucléaires, à commencer par l’Iran», a-t-il déclaré.
Davood Karimi, président de l’Association des réfugiés politiques iraniens résidant en Italie, a écrit au Président Mattarella pour exprimer, au nom des mères, des pères, des enfants, des épouses et des conjoints des personnes décédées, «notre immense joie» pour la position ferme et déterminée contre les condamnations à mort et pour la demande de faire cesser les exécutions et les violences en Iran. «Dans ses paroles, nous trouvons non seulement un président solidaire d’un pays, comme l’Italie, mais aussi un homme de la grande famille iranienne», lit-on dans la note. «Nous n’oublierons jamais ceux qui nous ont soutenus, ceux qui ont été près de nous dans les moments les plus sombres de notre histoire», conclut Karimi.