Le cheikh yéménite salafiste Al-Mohammedi était invité trois jours pour tenir des conférences à la mosquée de Chilly-Mazarin (Essonne)
Un prédicateur salafiste interdit de mettre les pieds sur le sol français par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le cheikh yéménite salafiste Al-Mohammedi devait prendre part vendredi, samedi et dimanche à des conférences à la mosquée de Chilly-Mazarin, dans le cadre d’une tournée européenne qui l’a mené à Rotterdam, Cologne et Molenbeeck où il donne mercredi soir une conférence, a précisé le ministère. Le ministre de l’Intérieur a prononcé une interdiction administrative de territoire (IAT) pour empêcher sa venue.
Pour expliquer cette décision, le ministère a mis l’accent sur les « propos prêtés à ce prédicateur salafiste, ou du moins les hadiths (recueil des actes et paroles de Mahomet et de ses compagnons, NDLR) qu’il utilise à l’appui de ses interventions ».
Repli communautaire et misogynie
C’est ainsi que, selon l’Intérieur, les juifs et les chrétiens sont « qualifiés de corrupteurs (hadith qu’il utilise) » par le prêcheur. À propos des femmes, ce prédicateur « cite des hadiths stipulant qu’un homme doit fermer les yeux quand il croise une femme, et que la source de tout mal provient des femmes ».
Il cite également des hadiths recommandant les « châtiments corporels pour ceux qui ne respectent pas les préceptes religieux pour les voleurs ». Selon l’Intérieur, il appelle en outre « les musulmans à quitter les pays non-musulmans pour pouvoir respecter les préceptes de leur religion » et « à ne rien partager avec les non-musulmans ».
Beauvau a fait valoir que ces propos «tenus en 2020» s’apparentaient «clairement à un encouragement au séparatisme et au repli communautaire». Le ministère a précisé auprès de l’AFP que la mairie de Chilly-Mazarin «devrait dans les prochaines heures interdire la conférence».