(Rome, 23 octobre 2022). Le chef de l’Etat français, qui n’avait pas félicité Mme Meloni depuis sa nomination, est le premier dirigeant étranger à échanger, à Rome, avec la nouvelle cheffe du gouvernement italien.
Emmanuel Macron et la nouvelle présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, se sont rencontrés, dimanche 23 octobre, à Rome, quelques heures après l’entrée en fonctions du gouvernement le plus à droite d’Italie depuis 1946. Cette rencontre a eu lieu dans le centre de la capitale italienne, en marge de la conférence de Saint’Egidio à laquelle participait le président français et non dans un palais officiel, avait déclaré une source française à l’Agence France-Presse (AFP) en amont du rendez-vous.
Le chef de l’Etat français, qui n’a pas félicité Mme Meloni depuis l’officialisation de sa nomination, samedi, à la différence du chancelier allemand, du président américain et des représentants des institutions européennes, est donc le premier dirigeant étranger à rencontrer la nouvelle cheffe du gouvernement italien.
Paris s’était toutefois montré très prudent sur la possibilité et même l’opportunité d’un tel tête-à-tête, le motif officiel de la venue de M. Macron à Rome étant un discours sur la paix prononcé dimanche lors d’un forum international et une audience avec le pape François prévue lundi matin.
Macron « tout à fait prêt à travailler avec » Meloni
Le contexte politique italien, avec l’arrivée au pouvoir de la cheffe du parti post-fasciste Fratelli d’Italia à la tête d’une coalition dominée par l’extrême droite, l’a emporté sur ces considérations. Lors de ses précédentes audiences papales, en 2018 et 2021, le président Macron avait de fait à chaque fois eu des entretiens plus ou moins formels avec les dirigeants italiens. Les relations franco-italiennes, au beau fixe tant que Mario Draghi dirigeait la Péninsule, risquent de traverser une zone de turbulences avec l’eurosceptique et souverainiste Mme Meloni.
Un avant-goût de ces tensions a eu lieu avant même sa nomination, lorsque la secrétaire d’Etat aux affaires européennes française, Laurence Boone, a prévenu, au début d’octobre, que la France serait « très vigilante sur le respect des valeurs et des règles de l’Etat de droit » en Italie. « Menace inacceptable d’ingérence », s’était aussitôt insurgée celle qui est depuis devenue la première femme à occuper le poste de cheffe de gouvernement dans son pays.
Emmanuel Macron a tenté de calmer le jeu vendredi en assurant être « tout à fait prêt à travailler avec elle ». Giorgia Meloni a quant à elle donné des gages à ses partenaires européens en martelant son attachement à l’OTAN et sa détermination à soutenir l’Ukraine, tout en nommant des personnalités qu’ils peuvent juger rassurantes aux postes-clés des affaires étrangères et de l’économie.