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Iran: la chaine de télévision d’État brièvement piratée, l’ayatollah Khamenei ciblé

(Rome, Paris, 09 octobre 2022). Le groupe qui a revendiqué l’action se fait appeler «Adalat Ali» (la justice d’Ali)

Selon le quotidien italien «Corriere della Sera», la chaine publique iranienne a été la cible de pirates informatiques lorsque les informations ont été interrompues par des images et des slogans contre le Guide Ali Khamenei, alors que des images de l’ayatollah apparaissaient à l’écran lors du journal du soir. « Le sang de notre jeunesse coule de vos doigts »: le message qui accompagnait les images d’un masque, suivi de l’image d’Ali Khamenei avec un viseur sur son visage et englouti par les flammes et quelques photos de Mahsa Amini et de trois autres femmes tuées par la répression. L’interruption, qui a eu lieu à 18 heures, heure locale, et n’a duré que quelques secondes, est intervenue au milieu de fortes tensions, suite la mort en détention de la jeune kurde Mahsa Amini, arrêtée par la police religieuse pour port irrégulier du voile.

Le portrait de Mahsa Amini, 22 ans, dont la mort a déclenché le mouvement, s’inscrit aux côtés des visages de Nika Shakarami, 16 ans, Hadis Najafi, 20 ans et de Sarina Esmaeilzadeh, 16 ans, tuées depuis, pendant les troubles, comme le souligne le quotidien français «Le Parisien». Le piratage, sur fond du slogan phare des manifestations, « Femme, vie, liberté », a été revendiqué par le groupe de hackers «Adalat Ali» (la justice d’Ali – en arabe : عدالة علي), qui au même moment sur Twitter a revendiqué ce geste et demandé à tous de le partager. « Le printemps arrive. Nous demandons à tous nos chers compatriotes de partager l’image piratée avec tous leurs amis et connaissances afin que nous puissions transmettre la bonne nouvelle du renversement du régime à tout le monde et inscrire leurs noms sur leurs pierres tombales », interpelle le groupe. En août de l’année dernière, le même groupe avait piraté des caméras de sécurité de la prison d’Evin, tristement surnommée « l’inhumaine prison », et révélé les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques, ajoute le quotidien français.

Selon la «Rai News», cet épisode survient après qu’au moins trois personnes ont été abattues, rien qu’hier, dans des affrontements entre les forces de sécurité et des manifestants qui descendent dans la rue depuis maintenant quatre semaines après la mort de la jeune Kurde Mahsa Amini, qui avait été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs, accusée de ne pas couvrir «correctement» ses cheveux, poursuit la Rai News. La jeune fille est décédée étant en garde à vue le 16 septembre, trois jours après son arrestation. Il convient de rappeler que sa mort a déclenché une vague de protestations sans précédent à travers le pays, menée par des étudiants et des jeunes femmes réclamant davantage de droits.

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