Sortie victorieuse des élections générales en Italie, la leader d’extrême droite ambitionne de devenir Première ministre, après la victoire de la coalition. Mais rien n’est encore assuré.
Et maintenant ? Giorgia Meloni sort clairement victorieuse des élections générales en Italie selon les premiers résultats, qui restent encore à affiner. « Nous gouvernerons pour tous les Italiens », a assuré celle qui entend bien devenir Première ministre. Son parti post-faciste Fratelli d’Italia a ainsi multiplié au moins par cinq son score de 2018, pour atteindre 26% des suffrages. Giorgia Meloni pourrait donc devenir la première femme chef de gouvernement en Italie et, surtout, la plus à droite depuis la création de la République, en 1946. Mais si elle a connu une ascension fulgurante, pourra-t-elle gouverner seule ?
Car, au total, sa coalition avec la Ligue, le parti d’extrême droite de Matteo Salvini crédité à 8%, et le parti Forza Italia de l’éternel Silvio Berlusconi (8,2%) pourrait totaliser environ 43% des voix, selon des résultats partiels. Sur la foi de ces chiffres, l’alliance de droite obtiendrait la majorité absolue dans les deux chambres : le Sénat et la Chambre des députés. Elle aura les coudées franches pour gouverner, mais cela reste très fragile. Matteo Salvini semble s’effondrer – à ce point, ce n’était pas prévu – et Silvio Berlusconi n’a pas réussi à se maintenir.
Prochain rendez-vous le 13 octobre
Reste que cette défaite de ses alliés vient renforcer une victoire très marquée à droite. Si Giorgia Meloni est nommée présidente du Conseil, elle sera la femme européenne la plus à droite de l’Histoire au pouvoir. Après la Suède, l’extrême droite fait donc une nouvelle percée en Europe, où pour la première fois depuis 1945 un parti post-fasciste se retrouve aux portes du pouvoir.
Et en Italie, on estime que le pays pourrait souffrir de cette image. « Nous le ferons dans l’objectif d’unir le peuple », a assuré la cheffe du parti Fratelli d’Italia qui tente de rassurer face aux inquiétudes, dans un discours de rassemblement et d’apaisement en reconnaissant que la campagne électorale avait été « violente et agressive ». A gauche, ni le Parti démocrate (PD), qui passe sous la barre des 20%, ni le Mouvement anti-systéme 5 Etoiles n’ont réussi à faire barrage à l’extrême droite. La vice-présidente du PD, Debora Seracchiani, a reconnu la « victoire de la droite emmenée par Giorgia Meloni », ce qui marque « une soirée triste pour le pays ». Un pays dont le scrutin a été marqué par une forte absention avec seulement 64,07% de participation contre 73,86% en 2018.
A la différence du système français, en Italie, tout commence. Il va donc falloir attendre le prochain rendez-vous officiel aura lieu le 13 octobre, avec la première convocation du nouveau Parlement, sénateurs d’un côté, chambre des députés de l’autre. Place ensuite aux consultations : c’est à ce moment-là que le président de la République, Sergio Matarella, consultera les chefs de partis vainqueurs pour désigner seul le ou la président du conseil – que Giorgia Meloni ambitionne de diriger. En Italie, former un gouvernement après des élections prend en moyenne plus de deux mois.