(Paris, 03 septembre 2022). En Afghanistan, la résistance locale contre les talibans prend étonnamment de l’ampleur. Le Front de résistance nationale sévit dans le Badakhshan, Baghlan, Kapisa, Panjshir, Takhar et Nangarhar
La résistance contre les talibans se développe de manière inattendue en Afghanistan. Cela a été rapporté par le «Long War Journal» (un site d’information américain), qui suit de près les développements dans le pays asiatique depuis des années, comme rapporté par Francesco Bussoletti, dans les colonnes du média italien «Difesa & Sicurezza», qui est spécialisé en matière de Défense/Sécurité. L’Émirat islamique a connu son heure de gloire entre août 2021 et avril 2022, lorsqu’il a neutralisé ou chassé des ennemis internes, lourdement pénalisés par le départ des forces internationales. Cependant, les miliciens ont dû faire face à la menace croissante de la province du Khorāsān de l’Etat islamique (EI-K) et à l’aggravation continue de la crise sociale et humanitaire dans le pays. En conséquence, ils ont été « distraits » et n’ont pas dûment pris en compte certains signaux sur le front intérieur. Résultat : ils ont subi une flambée d’attaques notamment dans cinq provinces du nord (Badakhshan, Baghlan, Kapisa, Panjshir et Takhar) et dans une province de l’Est, Nangarhar. En outre, toutes les offensives contre l’Etat islamique d’Afghanistan (EIA) ont été menées par le Front national de résistance (FNR).
L’Émirat islamique tente de réagir, en envoyant des renforts et des commandants expérimentés dans les provinces, mais en vain. Pendant ce temps, la résistance progresse et pourrait bientôt s’étendre à d’autres provinces
De toute évidence, les talibans continuent de minimiser officiellement la menace de résistance en Afghanistan, affirmant qu’elle n’existe pas ou qu’elle est en tout cas insignifiante. En réalité, l’Emirat islamique a commencé à envoyer de nombreux renforts au Panjshir et au Baghlan, systématiquement anéantis par les « rebelles » grâce à leur connaissance du terrain et au soutien de la population locale. Enfin, l’EIA a nommé le mollah Abdoul Qayyoum Zakir comme commandant militaire du district d’Andarab, le plus déchaîné de la région, et le mollah Mohammad Tayab Haqqani comme chef de la police locale. Les deux miliciens sont des vétérans connus pour leur expérience sur le terrain (Zakir a également « séjourné » à Guantanamo et il est membre de la commission militaire talibane), mais ils connaissent mal ce territoire qui, compte tenu de ses caractéristiques morphologiques, qui favorise clairement les défenseurs par rapport aux assaillants. En fait, même ces commandants susmentionnés, ne sont pas en mesure d’arrêter la résistance, qui continue de croître et qui pourrait bientôt s’étendre à d’autres provinces.