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Poutine craint une «catastrophe d’envergure» à la centrale de Zaporijia

(Rome, 19 août 2022). L’armée russe assure qu’elle n’a pas déployé « d’armes lourdes » dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Zaporijia, ce dont l’accuse Kiev. La situation du site est toujours préoccupante.

Poutine à Macron : il y a un risque de « catastrophe d’envergure » à Zaporijia

Les frappes contre la centrale ukrainienne de Zaporijia créent un risque de « catastrophe de grande envergure », a averti vendredi 19 août le président russe Vladimir Poutine lors d’un entretien téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron. Vladimir Poutine « a souligné que le bombardement systématique du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires », a dit le Kremlin dans un communiqué. Emmanuel Macron et Vladimir Poutine ont par ailleurs appelé à organiser « dans les plus brefs délais » une visite de la centrale par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), selon la même source.

Zelensky reste ferme à l’idée de négociations

Dans une conférence de presse organisée à Lviv, zone libre à l’ouest de l’Ukraine, le président ukrainien s’est une nouvelle fois montré intransigeant quant à d’éventuelles discussions de paix. « Des gens qui tuent, violent, frappent nos villes civiles avec des missiles de croisière chaque jour ne peuvent pas vouloir la paix. Ils devraient d’abord quitter notre territoire, ensuite on verra », a déclaré Volodymyr Zelensky, ajoutant « ne pas faire confiance à la Russie ».

Les discussions de paix sont au point mort entre les deux pays, qui ont toutefois réussi à s’entendre sur l’exportation du blé par la mer Noire, et dans le cadre de corridors humanitaires ponctuels. La Russie continue de bombarder le Sud et l’est de l’Ukraine, zones qu’elle occupe partiellement. Les villes d’Izioum, Sievierodonetsk, Louhansk, Donetsk, Marioupol, Kherson sont actuellement acquises aux forces russes, qui mènent une tentative de « russification » des populations sur place.

Les feux de dépôts continuent en Russie

Deux villages russes ont été évacués, jeudi, à cause d’un incendie qui s’est déclaré dans un dépôt de munitions situé près de la frontière avec l’Ukraine, ont annoncé les autorités locales. L’incident s’est produit près du village de Timonovo, à 50 kilomètres de la frontière ukrainienne, dans la province russe de Belgorod. « Aucune victime n’est à déplorer, mais les habitants de Timonovo et du village voisin de Soloti ont été « déplacés à une distance sûre », a indiqué le gouverneur de la région, ajoutant que les autorités enquêtaient sur les raisons de ce feu.

Cet incendie intervient quelques jours après des explosions sur une base militaire et un dépôt de munitions situés en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou. La Russie a reconnu, dans ce dernier cas, un acte de « sabotage ». Début août, l’explosion de munitions destinées à l’aviation militaire près de l’aérodrome militaire de Saki a fait un mort et plusieurs blessés. Signe que la situation reste explosive, les forces russes ont déclaré, jeudi, avoir abattu un drone près de l’aéroport de Sébastopol, plus grande ville de Crimée et siège de la flotte russe en mer Noire.

La Syrie a reçu des céréales ukrainiennes volées

Un navire russe transportant des céréales ukrainiennes volées est arrivé en Syrie, a affirmé jeudi l’ambassade d’Ukraine au Liban, après que plusieurs céréaliers ont fait polémique en accostant dans le pays en guerre. L’Ukraine accuse régulièrement la Russie de saccager et piller des entrepôts de céréales après l’invasion de son territoire par l’armée russe. Cette cargaison était initialement destinée au port libanais de Tripoli, a ajouté l’ambassade, sans préciser dans quel port syrien le SV Konstantin a accosté. Un autre navire a déchargé, jeudi également, sa cargaison au port syrien de Tartous, géré par une compagnie russe, selon Samir Madani, cofondateur du site TankerTrackers.com.

Depuis le début de l’accord permettant l’exportation de céréales et de fertilisants par la mer Noire, paraphé en juillet dernier, 25 céréaliers ont pu quitter les ports ukrainiens. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a promis que son organisation allait s’efforcer « d’intensifier » les exportations de céréales ukrainiennes avant l’arrivée de l’hiver, celles-ci étant cruciales pour l’approvisionnement alimentaire de nombreux pays d’Afrique.

La Russie déploie des missiles hypersoniques à Kaliningrad

La Russie a annoncé avoir déployé, jeudi, des avions équipés de missiles hypersoniques dernier cri à Kaliningrad, dans un contexte de vives tensions autour de cette enclave russe entourée de pays de l’Otan, en plein conflit en Ukraine. « Dans le cadre de la mise en place de mesures stratégiques de dissuasion supplémentaire, trois MiG-31 avec des missiles hypersoniques Kinjal ont été redéployés sur l’aérodrome de Tchkalovsk dans la région de Kaliningrad », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Les trois appareils formeront une unité de combat « opérationnelle 24h sur 24 », a-t-il ajouté. Les missiles balistiques hypersoniques « Kinjal » («poignard», en russe) et ceux de croisière « Zircon » appartiennent à une famille de nouvelles armes mises au point par la Russie et que son président, Vladimir Poutine, qualifie d’«invincibles», car censées pouvoir échapper aux systèmes de défense adverses. La Russie a plusieurs fois annoncé avoir utilisé des missiles hypersoniques en conditions réelles dans le cadre de l’offensive de grande ampleur qu’elle mène depuis février en Ukraine.

Le déploiement de ces missiles à Kaliningrad, un territoire déjà très militarisé, intervient sur fond de bras de fer entre l’Union européenne et Moscou ces dernières semaines sur cette enclave située sur la Baltique. En application des sanctions de l’UE décidées en réponse à l’attaque russe contre l’Ukraine, la Lituanie avait cessé, en juin, d’autoriser le transit par son territoire de certaines marchandises en direction de Kaliningrad. Après des protestations et des menaces de Moscou, l’UE a fini par demander à Vilnius d’autoriser le transit par rail de biens russes, hors matériel militaire. Coincé entre la Pologne et la Lituanie, le territoire de Kaliningrad est largement approvisionné par voie ferroviaire à partir de la Russie continentale.

(L’Express)

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