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La Russie a mis en orbite un satellite espion iranien

(Rome, Paris, 9 août 2022). Les services de renseignement occidentaux soupçonnent qu’il sera utilisé pour surveiller des cibles militaires en Ukraine. Le démenti de Téhéran : « La République islamique contrôlera le satellite dès le premier jour »

Selon la «Rai News», le satellite iranien « Khayyam » a été lancé par la Russie depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, un lancement opéré par Moscou. Les services de renseignement occidentaux soupçonnent qu’il sera utilisé pour espionner des cibles militaires en Ukraine. L’Agence spatiale iranienne a indiqué que « la République islamique contrôlera le satellite dès le premier jour ». L’annonce du lancement de l’agence spatiale russe Roscomos, rapportée par Tass souligne que « la fusée Soyouz 2.1b avec le satellite iranien et 16 petits engins spatiaux, a été lancée depuis Baïkonour ».

Téhéran a démenti la surveillance par Moscou des cibles ukrainiennes. Le lancement a eu lieu trois semaines après que le président russe Vladimir Poutine a rencontré son homologue Ebrahim Raïssi et le guide suprême de l’ayatollah Ali Khamenei en Iran. La semaine dernière, le « Washington Post » a cité des responsables anonymes du renseignement occidental comme source, alléguant que la Russie « prévoit d’utiliser le satellite pendant plusieurs mois ou plus, visant à soutenir ses efforts de guerre avant de permettre à l’Iran d’en prendre le contrôle ».

Le satellite, nommé « Khayyam » (en l’honneur du poète et savant persan Omar Khayyam du XIIe siècle), est le fruit d’un accord négocié avec l’Iran pendant près de quatre ans. La Russie ayant accepté de construire et de lancer le système Kanopus-V, qui comprend une caméra haute résolution qui fournirait à Téhéran des capacités sans précédent, notamment une surveillance quasi continue des installations sensibles en Israël et dans le golfe Persique. Selon le quotidien «Le Figaro» citant l’Agence spatiale iranienne, le satellite a pour objectif de «surveiller les frontières du pays», d’améliorer la productivité agricole, de contrôler les ressources hydriques et les catastrophes naturelles. Pour les États-Unis, le programme spatial iranien est destiné à des fins militaires plus que commerciales, tandis que Téhéran maintient que ses activités aérospatiales sont pacifiques et conformes à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, ajoute le quotidien français.
Mais l’Iran – selon les renseignements – pourrait ne pas être en mesure de prendre immédiatement le contrôle du satellite.

A lire :

Le lancement est le dernier indicateur d’une coopération militaire et politique accrue entre Moscou et Téhéran.

Le mois dernier, des responsables américains ont révélé que l’Iran avait proposé de fournir à la Russie ses drones performants de surveillance pour l’aider dans sa guerre en Ukraine.

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