(Rome, 01 août 2022). Le gouverneur de la région de Kherson a annoncé ce lundi 1er août la reprise par les forces ukrainiennes de 46 localités de cette région stratégique située dans le sud du pays, dans leur cadre de leur contre-offensive.
« À ce jour, 46 localités occupées ont été libérées dans la région de Kherson », a déclaré Dmytro Boutry à la télévision nationale. Selon le gouverneur, les villages repris par l’armée ukrainienne se trouvent dans la partie nord de la région, à la frontière avec celle de Dnipropetrovsk, et dans la partie sud, à la frontière avec la région de Mykolaïv fortement bombardée.
Certains des villages repris « ont été détruits à 90% et sont toujours sous le feu constant ». La situation humanitaire dans la région est « critique », a déclaré le gouverneur en réitérant l’appel des autorités à ceux qui restent encore dans la région à « évacuer vers des régions plus sûres ».
Pendant les premiers jours de l’invasion lancée le 24 février, les troupes russes se sont emparées de la quasi-totalité de cette région stratégique bordant la Crimée, la péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014. Les forces russes ont pris la capitale de la région, Kherson, le 3 mars. C’était la première ville importante à tomber aux mains des Russes après le début de l’invasion.
Le mois dernier, un responsable ukrainien a promis que la région de Kherson serait reprise par les forces ukrainiennes d’ici septembre. Et ces dernières semaines, l’armée ukrainienne, renforcée par des livraisons d’artillerie à longue portée fournie par l’Occident, a lancé une contre-offensive. Les forces de Kiev ont mené des frappes contre des entrepôts et des positions militaires russes et ont endommagé des ponts servant de voies d’approvisionnement cruciales pour les troupes de Moscou dans la ville de Kherson.
Mykolaïv massivement bombardée
Dans la région voisine de Mykolaïv, l’armée russe poursuit ses frappes. La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim qui a fait état de trois tués. « La ville est en train d’être détruite. Mais la chance est qu’il y a peu de morts, peu de blessés », a-t-il indiqué sur son compte Telegram. « Tout est ouvert, les magasins sont ouverts », a affirmé le gouverneur qui envisage même une réouverture du port « d’ici deux semaines ».
Les journalistes de l’Agence France-Presse ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine. Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales. L’armée russe affirme avoir détruit deux dépôts de munitions dans cette même région et un dépôt de carburant près de Nikopol (sud-est). Elle assure également avoir détruit deux systèmes américains d’artillerie de précision Himars lors d’une frappe sur une usine à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, dans le nord-est.
Sur le front diplomatique, la Russie a interdit ce lundi l’entrée sur son territoire à 39 personnalités britanniques supplémentaires, notamment au chef de l’opposition travailliste Keir Starmer et à l’ancien Premier ministre David Cameron. Selon le ministère russe des Affaires étrangères qui a publié cette nouvelle liste sur internet, les personnalités sanctionnées « contribuent à la politique hostile de Londres visant à diaboliser la Russie et à l’isoler sur la scène internationale. » Le ministère accuse le Royaume-Uni de diffuser de fausses informations et d’attiser la russophobie. Moscou répond ainsi aux sanctions déclenchées à son encontre par de nombreux pays occidentaux, depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, fin février.
Plus de 250 personnalités britanniques n’ont désormais plus le droit de se rendre en Russie. Parmi elles, le journaliste vedette de la télévision Piers Morgan, a préféré réagir avec humour. « Cela ne faisait pas partie, dans l’immédiat, de ma liste à faire pour les vacances », a-t-il écrit sur Twitter.