Vladimir Poutine et la mystérieuse mallette

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(Paris, 20 mai 2022). Vladimir Poutine peut-il déclencher des représailles nucléaires à sa guise ? La réponse est non. Pour que la Russie matérialise les menaces nucléaires proférées jusqu’à présent, il ne suffit pas que le chef du Kremlin donne l’autorisation avec le code de lancement en sa possession. En fait, le double feu vert du ministre de la Défense, Sergej Choïgou, et du chef d’état-major interarmées, Valery Gerasimov, tous deux en possession de deux autres clés, est également nécessaire, rapporte l’analyse du média italien «Inside Over».

En résumé, le processus d’activation des défenses (ou des attaques, ndlr) atomiques russes est clair : l’annulation de l’un des trois codes suffit à interrompre la procédure. En d’autres termes, si Poutine voulait également décharger la puissance nucléaire russe contre une cible, il lui faudrait d’abord attendre le double feu vert de Choïgou et Gerasimov. Ce qui est certain, c’est que, du moins à en juger par les dernières images diffusées par les médias d’Etat, le président russe ne se sépare jamais de la précieuse mallette nucléaire, l’infâme charge qui renferme l’un des trois codes nucléaires.

La mallette de Poutine

Le 8 avril, lors des obsèques de Vladimir Jirinovski, ultranationaliste de 75 ans et ancien dirigeant du Parti libéral démocrate russe, Poutine était bien sûr présent à la cérémonie. A côté du président, entre les mains d’un agent de sécurité, on apercevait une mallette noire. Que contenait-elle ? Les experts ont mis sur la table plusieurs possibilités, entre ceux qui craignaient l’hypothèse que cette mallette puisse contenir des médicaments non spécifiés pour la fragile santé de Poutine, et ceux qui, au contraire, affirmaient qu’elle contenait le code nucléaire susmentionné.

Plus d’un mois plus tard, des nouvelles intéressantes sont arrivées concernant la mystérieuse valise. « Notre président, le commandant en chef suprême, est accompagné de deux officiers de la marine, qui portent toujours la valise nucléaire », a déclaré le vice-Premier ministre russe Youri Borisov, comme l’a souligné le quotidien «Il Messaggero». Nous parlons d’ailleurs du même Borisov qui a récemment annoncé l’utilisation d’une nouvelle arme laser par l’armée russe engagée en Ukraine.

La menace nucléaire

Si les affirmations de Borisov étaient vraies, alors Poutine ne se séparerait jamais de la précieuse mallette atomique. Si tel est le cas, nous ne pouvons raisonner que, par hypothèse, cela signifierait que le président russe serait toujours prêt à donner l’ordre de lancer une éventuelle attaque nucléaire. En attendant, cela va sans dire, les deux autres «OK» du couple Choïgou-Gerasimov. « Selon notre doctrine et notre stratégie, les forces armées russes ne peuvent mener qu’une contre-attaque. Selon notre doctrine, nous ne serons pas les premiers à attaquer », a ajouté Borisov.

Pourtant, la mallette de Poutine continue de susciter autant de curiosité que d’inquiétude. Il semble avoir été développé dans les années 1980 et a été montré au monde entier pour la première fois en 2019. Pour en revenir à la menace nucléaire, il est peu probable que cela ne se produise. Poutine pourrait peut-être (hypothèse plus que lointaine) donner son assentiment, mais la triple fumée blanche nécessaire au lancement de l’attaque ne se déclencherait guère. Si le président russe donne l’ordre d’utiliser des armes nucléaires, il doit être sûr qu’il sera suivi par Choïgou et Gerasimov.