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Le Parlement finlandais vote à 95% pour l’adhésion à l’OTAN

Le Parlement finlandais a voté, mardi 17 mai, en faveur de l’adhésion à l’Otan avec une majorité écrasante de plus de 95%, permettant l’envoi de la candidature officielle du pays nordique au siège de l’Alliance.

Au terme d’une session parlementaire de deux jours, le projet d’adhésion à l’Otan a été adopté par 188 voix pour, huit contre et aucune abstention, selon le résultat du scrutin qui s’est déroulé au Parlement finlandais. Les candidatures de la Finlande et de la Suède, conséquence directe de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, ont été officialisées respectivement dimanche et lundi.

Une majorité écrasante était attendue au Parlement finlandais, mais le score final va encore au-delà des dernières projections. Même l’extrême gauche, qui est théoriquement contre l’adhésion à l’Otan, s’est divisée sur la question. Signe qu’il s’agit d’un virage historique, les débats, qui ont commencé lundi, ont duré plus de 14 heures, rapporte notre correspondant à Stockholm, Frédéric Faux. L’agression de l’Ukraine a été évoquée, mais aussi la Guerre d’hiver, qui pendant la Seconde guerre mondiale a opposé la Finlande et l’Union soviétique, et après laquelle le pays nordique a perdu 10% de son territoire.

Candidatures envoyées mercredi

« C’est un résultat exceptionnel, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit si net. Le vote est clair, plus de discussion. Ce (mardi) soir, nous signerons notre lettre de candidature à l’Otan », a déclaré le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, à la télévision après le vote. À la suite de ce feu vert parlementaire, Helsinki peut envoyer sa candidature au siège de l’Otan à Bruxelles, simultanément avec la Suède.

Leurs candidatures seront envoyées mercredi, a annoncé la Première ministre suédoise Magdalena Andersson. « Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse commune avec le président finlandais Sauli Niinistö.

Après un bond spectaculaire en faveur de l’adhésion dans l’opinion publique, la Suède et la Finlande ont jugé nécessaire de se placer à l’abri du parapluie otanien face à une Russie capable d’envahir militairement un de ses voisins. Les deux pays tourneraient ainsi la page de décennies de neutralité puis de non-alignement militaire.

La Turquie bloque toujours

L’adhésion, qui nécessite l’unanimité des 30 membres actuels de l’Otan, fait toutefois face à un obstacle inattendu depuis la fin de semaine dernière, avec l’opposition affichée par le président turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie leur reproche – et surtout à Stockholm – de faire preuve d’une trop grande mansuétude vis-à-vis du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, bien qu’il soit sur la liste de l’UE des organisations terroristes.

Le président finlandais, pensait pourtant la question tranchée après avoir discuté il y a environ un mois avec son homologue turc. Ce dernier lui aurait alors confié être favorable à l’entrée de la Finlande dans l’Otan. Mais un mois plus tard, Sauli Niinistö a confié sa surprise suite aux menaces du président turc de bloquer l’adhésion à l’Otan de ces deux pays, même s’il se dit optimiste quant au fait d’obtenir à terme le soutien de la Turquie.

Après avoir envoyé leurs candidatures respectives, la Première ministre suédoise et le président finlandais sont attendus ce jeudi à Washington pour des discussions avec Joe Biden. Un président américain qui pourrait bien jouer les négociateurs avec Ankara pour accélérer le processus d’adhésion de ces deux pays à l’Otan.
(Radio France Internationale)

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