Poutine met en garde l’OTAN: sur la Finlande et la Suède, il «promet une réponse»

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(Paris, 16 mai 2022). Vladimir Poutine a déclaré que la réponse éventuelle de la Russie aux mouvements de la Finlande et de la Suède ne manquera pas et qu’elle dépendra de la façon dont l’OTAN étendra son infrastructure

« L’éventuelle adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN ne crée pas de menace pour Moscou. La Russie n’a aucun problème avec ces deux pays mais devra quand même donner une réponse ». Vladimir Poutine a ainsi commenté l’entrée de plus en plus probable de Stockholm et d’Helsinki dans l’Alliance atlantique, décrite par le chef du Kremlin comme un instrument de la politique étrangère américaine, comme rapporté par Federico Giuliani dans le quotidien italien «Il Giornale».

L’élargissement de l’OTAN

Pour l’heure, le président russe semble avoir mis de côté la rhétorique belliciste explicite des « graves conséquences » et des menaces. Poutine, cependant, a attaqué frontalement l’OTAN, affirmant d’abord que son expansion est « artificielle », puis que la réponse éventuelle de la Russie aux mouvements de la Finlande et de la Suède ne fera pas défaut et qu’elle dépendra de la manière dont l’alliance étendra son infrastructure. « Les problèmes sont créés de toutes pièces », a ajouté le chef du Kremlin, cité par l’agence Tass.

Quant à l’élargissement de l’Alliance nord-atlantique, « oui, c’est un problème qui se crée, à mon avis, de manière tout à fait artificielle, car cela se fait dans l’intérêt de la politique étrangère américaine », a précisé Poutine, qui participait au sommet des dirigeants des pays de l’OTSC, l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (une organisation à vocation politico-militaire fondée le 7 octobre 2002. Elle regroupe l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan, ndlr). En bref, Moscou n’aura pas préparé de riposte militaire mais le dirigeant russe a néanmoins précisé que « tout cela (l’éventuelle adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN) aggrave un climat sécuritaire international déjà difficile ». Une menace indirecte ? C’est ce que laisse présager les mots choisis par Vladimir Poutine pour qualifier l’élargissement potentiel de l’OTAN à la Suède et la Finlande. Ces deux Etats du nord de l’Europe ont annoncé leur décision de se porter candidat à une intégration dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.

Laboratoires et armes bactériologiques

Poutine a ensuite parlé de l’Ukraine. Au cours de « l’opération militaire spéciale en Ukraine » (c’est ainsi que le Kremlin parle du conflit en cours sur le territoire ukrainien), selon le chef du Kremlin, la Russie a obtenu des preuves qui démontrent l’existence de laboratoires pour développer des armes biologiques près de ses frontières.

« Des preuves documentaires ont été obtenues lors de l’opération spéciale en Ukraine montrant qu’en violation des conventions interdisant les armes biologiques et toxiques, des composants d’armes de ce type ont en réalité été créés à proximité immédiate de nos frontières », a expliqué le président, parlant même d’armes biologiques.

« Nous avons depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme sur l’activité bactériologique des États-Unis dans l’espace post-soviétique. Comme vous le savez, le Pentagone dispose de dizaines de laboratoires et de centres spécialisés dans notre région commune. Et ils ne sont même pas engagés à fournir une assistance médicale pratique à la population des pays dans lesquels ils ont commencé leurs activités », a déclaré Poutine.

Nazisme en Ukraine et exercices russes

Parlant toujours de l’Ukraine, Poutine a ensuite porté son attention sur le thème du nazisme : « Il y a des extrémistes dans tous les pays, pourtant l’Ukraine a fait de ses nazis des héros nationaux ». « On observe depuis longtemps un néonazisme rampant en Ukraine, l’Occident ferme les yeux là-dessus », a-t-il tonné.

Sinon, le chef du Kremlin a fait savoir que les pays qui composent l’Organisation du traité de sécurité collective, dirigée par la Russie post-soviétique, organiseront cet automne une série d’exercices conjoints au Kazakhstan, au Kirghizistan et au Tadjikistan. « Une série d’exercices conjoints de notre organisation auront lieu cet automne au Kazakhstan, au Kirghizistan et au Tadjikistan. Je suis convaincu qu’ils contribueront à renforcer notre capacité de réaction au combat, à améliorer la coordination entre les structures militaires de nos États, a ajouté Poutine, et à renforcer le maintien de la paix en général ».