L'actualité du Proche et Moyen-Orient et Afrique du Nord

«Ce que transportait le Moskva»: les coulisses du navire du Tsar

(Paris, 15 avril 2022). Des sources ukrainiennes parlent d’au moins deux ogives nucléaires à bord, une circonstance pourtant démentie ces dernières heures par le Pentagone

Le croiseur Moskva, qui a coulé hier à la suite d’un incendie causé par une attaque aux missiles, aurait contenu au moins deux ogives nucléaires à son bord, comme l’ont rapporté certains experts ukrainiens de la défense au quotidien italien «Il Messaggero».

Pour Mauro Indelicato du quotidien italien «Il Giornale», la nouvelle est donc à vérifier, alors que des sources du Pentagone ont démenti ces dernières heures cette reconstruction. Cependant, moins de 24 heures après le naufrage, la curiosité à l’égard du matériel contenu à bord du Moskva est inévitablement très élevée, notamment du côté ukrainien.

L’alerte des experts proches de Kiev : « Il y avait des têtes nucléaires à son bord »

Les partisans de l’idée des armes nucléaires contenues dans les soutes du croiseur coulé, étaient principalement Mykhailo Samus, directeur d’un groupe de réflexion militaire basé à Lviv, et Andriy Klymenko, rédacteur en chef de «Black Sea News». Ils ont été rejoints par quelques experts interrogés par le journal ukrainien «Defence Express».

La reconstruction faite par les analystes concerne la possibilité que le Moskva transportait des ogives nucléaires. Au moins deux, selon Mykhailo Samus, prêts à être montés sur les missiles tueurs porteurs P-1000.

Cela a été repris par Andriy Klymenko, qui a tiré la sonnette d’alarme auprès des autres pays riverains de la mer Noire sur les conséquences possibles, découlant du naufrage des ogives avec le Moskva. « Où sont ces ogives ? Où étaient-ils lorsque les munitions ont explosé ? », s’est interrogé Klymenko, mettant en cause la sécurité des populations côtières de Roumanie, de Turquie, de Géorgie et de la Bulgarie, ainsi que de la Russie elle-même.

D’où la demande de transparence totale de la part de Moscou. Pour l’heure, ce qui a été officiellement déclaré par le ministère russe de la Défense, est que le Moskva, après avoir été gravement endommagé dans la nuit du 13 au 14 avril, a coulé « en raison d’une tempête alors que des manœuvres étaient en cours pour son transfert à Sébastopol ». Cependant, le point du naufrage n’est pas connu et il n’est donc pas possible pour le moment de comprendre le sort des matières à bord du navire, y compris les (éventuelles) ogives nucléaires.

La position du Pentagone

Ces dernières heures, cependant, Washington a appelé à la prudence face aux nouvelles concernant la présence d’armes atomiques dans la Moskva. « Les États-Unis ne croient pas que le Moskva, le vaisseau amiral russe coulé en mer Noire, avait des armes nucléaires à son bord, peut-on lire dans une déclaration attribuée par CNN à des responsables du renseignement et de la défense. Les États-Unis surveillent les forces russes pour vérifier tout mouvement inhabituel d’armes nucléaires et actuellement, aucune trace d’une telle opération ».

Vers 19h00, heure italienne, ajoute Mauro Indelicato, d’autres nouvelles sont arrivées de sources de la défense américaines, cette fois rapportées par le New York Times. Les responsables du Pentagone ont rapporté qu’à bord du Moskva, il n’y avait pas d’armes nucléaires, mais des missiles de croisière « qui sont maintenant, selon nos informations, au fond de la mer ».

Une assurance qui contredit la reconstruction ukrainienne. Ce qui est certain, c’est que, quel que soit le contenu du vaisseau amiral coulé, ce qui s’est passé hier pour Moscou a représenté un coup très dur en termes d’image. Un coup qui, sans surprise, a été suivi ce vendredi par plusieurs bombardements russes intenses visant de nombreuses provinces d’Ukraine.

Recevez notre newsletter et les alertes de Mena News


À lire sur le même thème