Ukraine: «prudence» et «responsabilité» au sommet de l’OTAN, pour ne pas élargir le conflit

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(Rome, Paris, 24 mars 2022). Pas de casques bleus, pas de zones de survol ni de chars pour Zelensky : les drones, les armes antichars et les financements arriveront. Peut-être les S-400 turcs.

Un Conseil européen, un sommet du G7 et de l’OTAN sont tenus aujourd’hui à Bruxelles, un tour de force axé sur la crise ukrainienne. Selon Enrico Oliari du quotidien spécialisé dans «l’Actualité Géopolitique», le point central des déclarations du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, est qu’il considère qu’il est «de la responsabilité de ne pas laisser le conflit s’aggraver, car cela serait plus dangereux et dévastateur».
C’était une manière de dire une fois pour toutes, au président ukrainien Volodymyr Zelensky qu’il n’est pas possible pour l’Alliance atlantique d’intervenir en Ukraine, un pays non membre (de l’Alliance), que ce soit par l’envoi des troupes, ou par la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, ce qui impliquerait l’envoi des F-35 pour abattre des avions russes.
Le feu vert donc donné pour la fourniture d’autres armes, et le Kremlin a déjà parlé de « provocation », mais pas plus loin sur le plan militaire.
Le président américain Joe Biden, qui s’apprête à signer un chèque de 13,6 milliards d’euros pour approvisionner les Ukrainiens en armes, a annoncé que « nous nous engageons à étudier l’envoi d’équipements supplémentaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour venir en aide à l’Ukraine ». Ce n’est guère un cadeau pour le premier producteur et marchand d’armes au monde, mais c’est ce dont l’Ukraine a besoin en ce moment pour tenir tête aux Russes, selon les membres de l’OTAN.
Jens Stoltenberg a ensuite déclaré lors de la conférence de presse que « l’OTAN enverra des drones et des armes antichars en Ukraine, qui se sont révélés très efficaces », ainsi que des équipements pour faire face à d’éventuelles attaques chimiques et biologiques.
Zelensky, qui s’est exprimé au sommet par visioconférence pendant environ 10 minutes, est revenu pour demander des armes afin de repousser l’offensive russe, arguant que «nous sommes unis pour défendre la démocratie», mais au sommet de l’OTAN, chacun sait que c’est un concept usé et abusé, puisque l’Ukraine a encore un long chemin à parcourir pour sortir du système oligarchique et devenir un pays où la « démocratie » prend une valeur occidentale. Le président ukrainien a déclaré lors du sommet que « vous avez 20.000 chars, donnez-nous 1%, mais cette proposition a été rejetée, tout comme celle de certains pays d’Europe de l’Est, dont la Pologne, qui demandait une force militaire de maintien de la paix, qui aurait toutefois pu conduire à une nouvelle escalade.
D’autres financements, ainsi que l’aide humanitaire ont été approuvés.
Une idée, avancée par certains analystes, pourrait être d’envoyer les systèmes de missiles S-400 de fabrication russe achetés par la Turquie au milieu des foulées du président de l’époque, Donald Trump, un coup porté à la Russie qui verrait ses propres avions abattus par ses propres batteries de défense. Il s’agit d’une hypothèse qui permettrait de soustraire l’Alliance à l’accusation de fournir ses propres armes, mais elle n’est cependant pas fondée sur des preuves ou des déclarations. Cependant, le bref dialogue entre Recep Tayyp Erdogan et Biden, remarqué de tous au début du sommet, aurait pu avoir cette signification.
Moscou est conscient de cette éventualité, et cela s’ajoute aux nombreux intérêts que la Russie a en Turquie, des relations commerciales à la construction de centrales nucléaires et au gaz, pour lesquelles la Turquie semble avoir ce qu’il faut pour être le pont entre les deux blocs, et certainement parmi les nombreux ministres des Affaires étrangères ayant rencontré Sergueï Lavrov, le plus écouté était Mevlut Cavusoglu.