Ukraine: ce que l’on sait des manifestations en Russie

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(Rome, 07 mars 2022). Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, des manifestations contre la guerre ont lieu régulièrement en Russie. Mais la répression s’intensifie. Au moins 5.000 personnes manifestant dimanche 6 mars sans autorisation contre l’intervention militaire en Ukraine ont été arrêtées dans 69 villes de Russie, a indiqué lundi l’ONG OVD-Info, spécialisée dans le suivi des manifestations.
Il s’agit d’un nombre d’une ampleur inédite en une seule journée, bien plus que lors de la vague de protestations début 2021 à travers le pays contre l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny. Ce dernier, depuis sa prison, a appelé les Russes à se réunir tous les jours sur la place principale de leur ville pour réclamer la paix en Ukraine, malgré la menace de lourdes peines de prison.
Quelque 2.300 personnes ont été interpellées rien qu’à Moscou dimanche, et 1.253 à Saint-Pétersbourg, selon OVD-Info. Au moins 320 d’entre elles ont passé la nuit au poste de police, toujours selon la même source. Des actions ont aussi eu lieu dans des dizaines de villes moyennes partout dans le pays. Plusieurs militants ont publié des vidéos montrant des interpellations brutales, à coups de pied et de matraque.
De lourdes sanctions pour les manifestants
Pour dissuader toute critique, les autorités russes ont adopté vendredi une loi réprimant « les informations mensongères » sur les activités de l’armée russe en Ukraine. Selon ce texte, les peines encourues vont d’amendes à 15 ans de prison.
Ceux qui manifestent ou appellent à manifester contre la présence militaire russe en Ukraine s’exposent aussi à des amendes, conformément à un nouvel article du code administratif qui interdit les actions publiques « discréditant les forces armées ». En cas de récidive, ces infractions peuvent être passibles de trois ans de prison.
Ces dernières années, des dizaines de manifestants ont par ailleurs été condamnés à de sévères peines d’emprisonnement pour « violences contre la police », des motifs considérés par nombre d’ONG comme inventés ou fortement exagérés.

Par Jérémy Billault & AFP. (RTL)