(Paris, 28 février 2022). Cinquième jour des hostilités après l’invasion russe. Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de Kiev, Oleksiy Danilov, a assuré que l’ennemi a été repoussé sur « tous les fronts » alors que « de violents combats » font toujours rage
Au cinquième jour des hostilités, l’armée ukrainienne fait état d’un « ralentissement » du rythme de l’offensive russe, comme le rapporte Francesco Russo de l’agence italienne «AGI». Cependant, les forces de Moscou seraient sur le point de prendre d’assaut Marioupol et ont intensifié leurs tirs sur Kharkiv, qui a, jusqu’à présent, résisté à l’envahisseur. Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de Kiev, Oleksiy Danilov, a assuré que l’ennemi a été repoussé sur « tous les fronts » alors que « de violents combats » font toujours rage.
Depuis le début des opérations, près de 5.300 soldats russes ont été tués, a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar. Les forces ukrainiennes, a annoncé Maliar, ont jusqu’à présent détruit 29 avions de combat russes, 29 hélicoptères, 191 chars, 816 véhicules de combat blindés, 74 pièces d’artillerie et deux navires. Les Russes, a ajouté la vice-ministre, ont également perdu un système de missiles anti-aériens Buk, 21 lance-roquettes multiples Grad, 291 véhicules, 60 chars et trois drones.
Alors que les pourparlers pour un cessez-le-feu des délégations russe et ukrainienne étaient en cours en Biélorussie, une pluie de missiles Grad a frappé Kharkiv, faisant, selon les autorités, des dizaines de morts et des centaines de blessés. La deuxième ville du pays, située à l’est, a repoussé hier avec succès une tentative de raid des forces spéciales russes.
Kiev continue de résister, vers laquelle se dirige une colonne de cinq kilomètres de véhicules militaires russes. Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, qui a affirmé hier que la ville était encerclée, est revenu sur sa déclaration. L’armée russe a déclaré que les habitants pouvaient quitter Kiev en toute sécurité sur la route de Vasylkiv, contredisant ainsi l’affirmation de Klitschko, qui a indiqué qu’il était impossible de faire sortir la population de la ville. Les infrastructures autour de la capitale restent sous le feu. Un terminal pétrolier a été touché et incendié à Vasylkiv, à 40 kilomètres au sud-est de Kiev.
Si l’encerclement de Kiev progresse lentement, souligne toujours Francesco Russo, celui de Marioupol est presque complet, assiégé des deux côtés selon les forces russes. La conquête de cette ville portuaire stratégique, cible d’intenses bombardements depuis des jours, permettrait à Moscou d’ouvrir un corridor terrestre entre la Crimée et le Donbass et de prendre le contrôle de la mer d’Azov.
Hier, les forces ukrainiennes ont confirmé la chute de Berdiansk, à 85 kilomètres à l’ouest de Marioupol où, selon Kiev, Moscou compte tenter un débarquement amphibie. La ville de Kherson, également proche de la Crimée, est assiégée mais reste aux mains de l’armée ukrainienne. Des combats ont également eu lieu en mer Noire, où, selon Kiev, une bataille navale est en cours pour le contrôle du port d’Odessa et de la ville voisine de Chornomorsk. Plus à l’est, les deux flottes s’affrontent pour le contrôle d’Ochakiv, en position cruciale sur l’estuaire du Dniepr.
La république de Donetsk, l’un des deux territoires séparatistes reconnus (que) par la Russie, a quant à elle annoncé qu’elle suspendait sa mobilisation. « Le nombre de positions que la mobilisation visait à conquérir a été atteint », a déclaré le chef de la république autoproclamée, Denis Pouchiline, précisant que désormais les autorités pro-russes vont se concentrer sur les « questions humanitaires », auxquelles une session du Conseil de sécurité de l’ONU sera consacrée aujourd’hui. Par ailleurs, des données contradictoires sur les victimes civiles ont été révélées, où les autorités de Kiev parlent de 352 morts dont 14 enfants, tandis que l’ONU fait état de 102 morts dont 7 enfants.