Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont mis d’accord dimanche pour essayer d’aboutir à un cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, a indiqué l’Elysée après un échange téléphonique entre les deux présidents. Une réunion du Groupe de contact trilatéral (Ukraine, Russie, OSCE) devrait se tenir en fin de journée déjà.
Selon le communiqué publié par la présidence française, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron souhaitent aboutir rapidement à un cessez-le-feu et se sont accordés sur la nécessité de reprendre les discussions diplomatiques en « format Normandie » (Russie, Ukraine, France et Allemagne) sur la base des récentes propositions ukrainiennes.
Un travail diplomatique intense va être engagé « afin d’aboutir, si les conditions sont remplies, à une rencontre au plus haut niveau en vue de définir un nouvel ordre de paix et de sécurité en Europe », a ajouté la présidence française. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian rencontrera son homologue russe Sergueï Lavrov lundi, selon les médias russes.
Après la rencontre entre les dirigeants français et russe du 7 février à Moscou, cette discussion entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine constituait un dernier effort pour éviter un conflit majeur, a souligné l’Elysée en précisant que l’entretien entre les deux présidents a duré 1h45.
Moscou dénonce les « provocations » ukrainiennes
Selon le Kremlin, Vladimir Poutine a mis en cause dimanche auprès d’Emmanuel Macron les « provocations » ukrainiennes dans l’aggravation des combats avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine. Il a toutefois dit vouloir « intensifier » les efforts diplomatiques pour régler le conflit.
Le président russe a aussi demandé lors de cet entretien téléphonique que l’Otan et les Etats-Unis « prennent au sérieux » les exigences de la Russie concernant sa sécurité, au cœur de la crise actuelle entre Moscou et les Occidentaux.
« Compte tenu de l’urgence de la situation, les présidents ont reconnu qu’il convenait d’intensifier la recherche de solutions par des moyens diplomatiques », a aussi indiqué le Kremlin, le but étant de « faciliter le rétablissement du cessez-le-feu et d’assurer des avancées dans la résolution du conflit ».
Emmanuel Macron s’est ensuite entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, lequel a appelé dans la foulée à la reprise des négociations avec la Russie sous l’égide de l’OSCE et à l’instauration d’un « cessez-le feu immédiat ».
Joe Biden prêt à rencontrer Vladimir Poutine
Le président américain Joe Biden est pour sa part prêt à « rencontrer » son homologue russe Vladimir Poutine « à tout moment, qu’importe le format si cela permet d’éviter une guerre » en Ukraine a indiqué son chef de la diplomatie Antony Blinken sur CBS.
Le secrétaire d’Etat a aussi réaffirmé à CNN que la voie diplomatique était encore possible « jusqu’à ce que les chars soient réellement en mouvement et les avions dans le ciel ».
Le contact téléphonique entre les présidents russe et français est intervenu alors que les tirs sur le front dans l’Est ukrainien, où les séparatistes prorusses contrôlent une partie du Donbass depuis 2014, ont connu une hausse spectaculaire ces derniers jours.
« Plus grande guerre depuis 1945 »
Boris Johnson a affirmé dimanche que la Russie préparait « ce qui pourrait être la plus grande guerre en Europe depuis 1945 ». « Tous les signes montrent que le projet a en quelque sorte déjà commencé », a déclaré le Premier ministre britannique dans une interview diffusée par la BBC.
D’après « les renseignements que nous voyons », une invasion russe se ferait non seulement par l’Est, mais également par le Nord, en provenance du Bélarus pour « encercler Kiev », la capitale ukrainienne, « comme Joe Biden l’a expliqué à nombre d’entre nous ».
Les troupes russes restent en Biélorussie
De son côté, la Biélorussie a annoncé dimanche que les exercices militaires conjoints avec la Russie menés sur son territoire, qui devaient se terminer le jour même, se poursuivraient en raison de l’aggravation des tensions en Ukraine voisine.
Cette annonce signifie que des troupes russes resteront au Biélorussie, malgré la promesse de Moscou que ses forces quitteraient ce pays aux portes de l’UE après ces manœuvres menées depuis le 10 février.
« Compte tenu de la hausse de l’activité militaire près des frontières (…) et de l’aggravation de la situation dans le Donbass, les présidents de la Biélorussie et de la Russie ont décidé de poursuivre l’inspection des forces », a indiqué le ministère biélorusse de la Défense. (RTS)