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«Poutine a décidé l’invasion». Mais pour Biden, il y a une dernière chance

(Rome, Paris, 18 février 2022). Le président des États-Unis s’adresse à la nation après des discussions avec les principaux alliés de l’Union européenne et de l’OTAN. La tension entre l’Ukraine et la Russie a dépassé le niveau d’alerte

Bruit de bottes : le vent de la guerre entre l’Ukraine et la Russie agite l’Alliance atlantique. Dans la soirée, le président américain Joe Biden a eu une réunion virtuelle avec les dirigeants de la Commission et du Conseil européen, ainsi qu’avec ceux du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Pologne, du Royaume-Uni et de la Roumanie, comme le rapporte Lorenzo Vita dans les colonnes du quotidien italien «Il Giornale».

Pour Washington, cela ne fait aucun doute : Moscou serait prêt à une attaque sur le territoire ukrainien et pourrait utiliser de faux prétextes pour déclencher l’invasion. L’hypothèse a été répétée à plusieurs reprises et dans différents forums par les autorités américaines. Et ce scénario a également été confirmé lors de la réunion des partenaires de l’OTAN, où, comme indiqué dans un communiqué, le risque d’une attaque a été défini comme « très concret ». Le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a expliqué dans une note qu’il avait « mis au courant ses collègues des efforts de l’OTAN pour poursuivre le dialogue avec la Russie et apporter des garanties aux alliés ». Mais ce qui est mis en lumière tant par le commandement de Bruxelles que par Washington, c’est que face à l’annonce d’un retrait russe de la frontière ukrainienne, les images obtenues par le renseignement atlantique affirment exactement le contraire : les troupes ont augmenté la semaine dernière et sont nombreux qui craignent que l’invasion redoutée de l’Ukraine ne soit qu’une question de jours.

Biden, après la réunion virtuelle avec les alliés, a écrit sur Twitter que les États-Unis et les alliés de l’OTAN « conviennent de soutenir l’Ukraine et de poursuivre les efforts diplomatiques, et nous avons affirmé que nous sommes prêts à imposer des coûts énormes à la Russie si elle choisit de poursuivre le conflit ».

S’exprimant lors de la conférence de presse, le président américain a ensuite réitéré les certitudes qui ont jusqu’à présent caractérisé l’agenda américain. Pour l’administration démocrate, la Russie tenterait de provoquer une réaction ukrainienne pour justifier une intervention des forces armées présentes aux frontières du pays. « La logique suffit », a déclaré Biden, pour préciser que l’Ukraine n’aurait aucune raison de provoquer un conflit avec des séparatistes pro-russes alors qu’il y a 150.000 (soldats) Russes à la frontière ukrainienne. Et en référence aux récentes tensions dans le Donbass et les explosions qui ont frappé les villes de Donetsk et Louhansk, le chef de la Maison Blanche a confirmé l’idée qu’il s’agissait de « violations du cessez-le-feu par des combattants soutenus par la Russie pour provoquer l’Ukraine dans le Donbass ». Washington, répète Biden, est certain que Moscou est prêt pour l’invasion. Et le président lui-même s’est dit « convaincu que Poutine a pris la décision d’envahir l’Ukraine ».

Ce scénario, répète le chef de la Maison Blanche, ne serait exclu que par un choix du dirigeant russe, qui peut trancher entre la voie de la guerre et celle de la diplomatie. Pour l’instant, les États-Unis laissent leurs portes ouvertes à la négociation. Cependant, il semble évident que les pistes de négociation apparaissent de plus en plus étroites. Le président a confirmé que son pays et ses alliés de l’OTAN poursuivront la diplomatie « jusqu’à ce qu’il attaque ». Mais le risque d’un conflit apparaît de plus en plus concret.

La balle repose désormais dans le camp du président russe. Des exercices de missiles massifs commenceront demain, auxquels Poutine lui-même participera. Un signal pourrait également survenir dans les prochaines heures sur le front du Donbass, où les dirigeants européens, notamment Macron et Scholz, ont demandé au chef du Kremlin de mettre tout en œuvre pour empêcher les forces pro-russes d’être les protagonistes des violations du cessez-le-feu. Entre-temps, le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontrera le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 23 février. Cette nouvelle, réitérée par la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, pourrait être la première lueur après des heures particulièrement complexes.

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