Selon le quotidien «Al Qods al-Arabi» citant le site « Intelligence Online », l’agence du renseignement pakistanaise, qui sert de canal de communication avec le mouvement « taliban » en Afghanistan, intéresse également le royaume en raison de ses compétences et de son savoir-faire dans le domaine nucléaire.
Selon le média, Riyad a été vigoureux dans la revitalisation de son alliance avec Islamabad, comme en témoigne le prêt de 4,2 milliards de dollars, accordé par le «Fonds saoudien pour le développement» à la «Banque centrale du Pakistan», prévoyant de profiter d’une nouvelle fonctionnalité, qui est la connaissance nucléaire de la Direction pour le renseignement inter-services ou (Inter-Services Intelligence, ISI), la plus puissante des trois branches des services de renseignements du Pakistan. Il a souligné que le Royaume avait l’intention d’injecter de nouveaux financements dans le « complexe militaro-industriel » du Pakistan en échange d’une aide accrue au développement de son secteur nucléaire.
Les pourparlers secrets de l’Arabie saoudite avec l’Iran n’ont pas diminué les ambitions nucléaires de Mohammed ben Salmane ; non seulement au Pakistan, mais aussi en Chine. L’Arabie saoudite avait déjà envoyé des experts dans la ville chinoise de Chéngdū visant à inspecter une nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Avant de braquer sa boussole à l’heure actuelle vers le Pakistan pour solliciter l’aide de son expertise nucléaire ; le contact, A cet égard, est établit au niveau de la présidence du service de sécurité de l’État dirigée par Abdelaziz bin Mohammad Al-Huwairini, et de la présidence des renseignements généraux dirigée par Khalid bin Ali Al-Humaïdan.
Le 8 décembre 2021, Al-Humaïdan a rendu visite à son homologue des services de renseignement pakistanais, Nadeem Ahmed Anjum pour discuter des moyens de conjurer les efforts de l’Iran pour infiltrer son voisin l’Afghanistan.
Riyad a également envoyé des chercheurs pour suivre des formations dans les institutions nucléaires pakistanaises, notamment les laboratoires de recherche atomique de Kahuta dans la province du Punjab.
Bin Salman s’est engagé auprès du commandant de l’armée pakistanaise, Qamar Javed Bajwa, à soutenir le secteur industriel militaire au Pakistan, en particulier les installations de la société « Taxila » pour l’industrie de fabrication de chars, et le « Pakistan Aviation Complex » dans la ville de Kamera.
Bin Salman et le ministre saoudien de l’Intérieur Abdelaziz bin Saoud bin Nayef ont également demandé aux responsables du renseignement de créer un nouveau dispositif d’espionnage anti-nucléaire, dont la mission sera de protéger les physiciens et les installations nucléaires saoudiennes, ainsi que les scientifiques pakistanais et chinois dans le royaume.
Le nouveau dispositif sera similaire à celui de contre-espionnage iranien, qui a récemment été fermé dans le cadre des réformes des services de renseignement lancées par le président iranien Ebrahim Raïssi, après plusieurs tentatives d’assassinat de scientifiques nucléaires dans le pays.