Burkina Faso: des coups de feu dans plusieurs casernes

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(Rome, Paris, 23 janvier 2022). Des tirs ont été entendus, dimanche, dans plusieurs casernes burkinabè, dont trois d’entre elles sont situées dans la capitale Ouagadougou. Des coups de feu se sont également produits dans des casernes de Kaya et Ouahigouya, dans le nord du pays. Le gouvernement reconnaît les « tirs », mais dément « une prise de pouvoir par l’armée ».
Des coups de feu ont été entendus, dimanche 23 janvier, dans plusieurs casernes du Burkina Faso, dont trois situées dans la capitale Ouagadougou, a appris l’AFP de sources militaires et auprès d’habitants, une information rapportée par la chaine «France24» et par l’agence italienne «Nova News».
« Depuis 01h00 du matin (GMT et locales), des tirs ont été entendus ici à Gounghin provenant du camp Sangoulé Lamizana », a affirmé un militaire de ce quartier situé à la sortie ouest de Ouagadougou, ce qu’ont confirmé des habitants, parlant de « tirs de plus en plus nourris ». Le gouvernement du Burkina Faso a reconnu, dimanche, que des « tirs » ont eu lieu dans plusieurs casernes du pays, mais démenti « une prise de pouvoir par l’armée ». « Des informations véhiculées sur des réseaux sociaux tendent à faire croire à une prise de pouvoir par l’armée en ce jour », indique un communiqué du porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maiga. « Le gouvernement, tout en reconnaissant l’effectivité de tirs dans certaines casernes, dément ces informations et appelle les populations à rester sereines », ajoute-t-il. Des tirs ont également été entendus dans un autre camp militaire de Ouagadougou, celui de Baba Sy, à la sortie sud de la capitale, et à la base aérienne proche de l’aéroport, selon des sources militaires. Des coups de feu se sont également produits dans des casernes de Kaya et Ouahigouya (nord), selon des habitants joints par l’AFP.
Ces mouvements dans des casernes burkinabè surviennent au lendemain de nouvelles manifestations de colère d’habitants excédés par l’impuissance des autorités à faire face à la violence djihadiste qui ravage le Burkina Faso depuis 2015. Samedi, des incidents ont éclaté à Ouagadougou et dans d’autres villes du pays entre les forces de l’ordre et des manifestants qui ont bravé l’interdiction de se rassembler pour protester contre l’insécurité.
Plusieurs militaires détenus
Samedi encore, au moins deux soldats ont été tués et plusieurs blessés dans l’explosion d’un engin artisanal, sur l’axe entre Ouahigouya et Titao (nord), au passage de leur véhicule qui escortait des commerçants, selon des sources sécuritaires et locales.
Les violences des groupes djihadistes ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer. Plusieurs militaires sont détenus depuis mi-janvier pour des faits présumés de « tentative de déstabilisation des institutions ». Parmi eux, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, qui était jusqu’à présent commandant du groupement des forces du secteur ouest, engagées dans la lutte antiterroriste.