(Rome, Paris, 18 janvier 2022). La Maltaise Roberta Metsola, 43 ans, vient d’être élue à la tête du Parlement européen ce mardi 18 janvier. Membre du Parti populaire européen (PPE), elle est connue pour ses idées conservatrices et ses positions anti-avortement.
La conservatrice maltaise Roberta Metsola, 43 ans, a été élue ce mardi matin présidente du Parlement européen, obtenant la majorité absolue dès le premier tour du scrutin. Elle succède à l’Italien David Sassoli, décédé à l’âge de 65 ans le 11 janvier et dont le mandat s’achevait cette semaine.
Son élection suscite de nombreuses réactions puisqu’elle est notamment opposée à l’avortement, une opinion très largement répandue à Malte, dernier pays de l’UE où l’IVG reste complètement illégale. Mais qui est-elle vraiment ? Portrait.
Troisième femme seulement à occuper la fonction
Membre du Parti populaire européen (PPE), Roberta Metsola devient, le jour de son anniversaire, la plus jeune présidente du Parlement et seulement la troisième femme à occuper la fonction après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002).
Elle leur a rendu hommage. « Je sais que je me tiens sur l’épaule de géantes », a-t-elle notamment déclaré, espérant « qu’il ne faudra pas deux décennies pour qu’une femme » parvienne de nouveau à ce poste.
Députée européenne depuis 2013
Diplômée de l’université de Malte et du Collège d’Europe à Bruges (Belgique), Roberta Metsola est avocate de profession. Spécialiste du droit, des politiques et lois européennes, elle a, de 2004 à 2012, travaillé au sein de la représentation permanente de Malte auprès de l’Union européenne.
Députée européenne depuis 2013 et vice-présidente du Parlement depuis 2020, elle avait récemment gagné en visibilité en assurant l’intérim de David Sassoli, éloigné de l’hémicycle par la maladie pendant plusieurs semaines.
Mère de quatre enfants, elle est anti-avortement
Cette mère de quatre enfants s’est aussi attirée les critiques de certains de ses collègues à cause de ses positions anti-avortement. Comme l’indique Libération, Roberta Metsola a toujours désapprouvé les résolutions de défense du droit à l’IVG et à la contraception.
Consciente des réserves qu’elle a suscitées, elle a assuré qu’en cas d’élection, son « devoir sera de représenter la position du Parlement », y compris sur les droits sexuels et reproductifs.
Clément Beaune, le secrétaire d’Etat français en charge des questions européennes, s’est dit « gêné par le symbole de son élection », ce mardi matin sur France Info.
Elle défend toutefois d’autres positions plutôt progressistes, notamment sur les droits LBGTQ+ et la question migratoire, ce qui tranche avec le reste de son groupe. Dès sa première prise de parole après l’annonce des résultats, elle précisé qu’elle souhaitait « aller plus loin pour plus d’égalité homme-femme, pour garantir et défendre les droits des femmes, tous nos droits ».
Défendre « les principes fondateurs des pères de l’Europe »
Roberta Metsola veut défendre, au cours de sa présidence, « les principes des pères fondateurs de l’Europe contre les fausses solutions que sont le nationalisme, l’autoritarisme ou l’isolationnisme ».
Elle a également rappelé son ambition de faire de l’Europe le « premier continent décarboné », misant sur le Pacte vert pour « réinventer » l’économie.
A la tête de l’institution jusqu’en 2024
Roberta Metsola était opposée à deux autres candidates : l’Espagnole Sira Rego (gauche radicale), et la Suédoise Alice Bah Kuhnke (les Verts). Elle a obtenu 458 votes sur 690 exprimés, sur les 705 eurodéputés appelés à voter. Alice Bah Kuhnke a elle obtenu 101 voix, contre 57 à Sira Rego.
Selon le règlement du Parlement, le président dispose d’un certain nombre de pouvoirs, notamment celui de statuer sur la recevabilité des textes et amendements soumis au vote de l’assemblée, en plus de la conduite des débats. Il représente aussi l’institution lors des sommets européens des 27 pays membres de l’UE.
Elle dirigera le Parlement environ deux ans et demi, jusqu’aux prochaines élections européennes, à l’été 2024.