(Rome, Paris, 07 janvier 2022). Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, fait le point sur la crise ukrainienne : baisse de la tension et retrait des troupes. C’est également la ligne convenue aujourd’hui par les ministres des Affaires étrangères des trente pays de l’Alliance, virtuellement réunis en vue de la rencontre avec les diplomates de la Fédération de Russie mercredi prochain
« La position de l’OTAN est claire : nous appelons la Russie à faire baisser les tensions, à retirer ses forces et à emprunter la voie de la paix ; nous soutenons la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Tel a été le message clair du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, à l’ouverture de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des pays alliés qui s’est tenue aujourd’hui, comme le rapporte Marco Battaglia dans le quotidien «Formiche». A la veille de l’important sommet avec la diplomatie russe, convoqué par le même secrétaire général pour mercredi prochain, la réunion d’aujourd’hui a justement servi à mettre en relief la ligne que l’Alliance atlantique entend poursuivre avec Moscou.
LES PRÉOCCUPATIONS DE L’OTAN
Comme l’a déclaré Stoltenberg lui-même : « Le risque d’un conflit est réel ». Au cours de la réunion, les trente pays alliés ont exprimé leurs inquiétudes face à un renforcement militaire russe « non provoqué et injustifié », en Ukraine et au-delà. Selon le secrétaire général, malgré les appels de la communauté internationale, la Russie n’a pris aucune mesure en faveur d’une désescalade, mais a plutôt continué à déployer des troupes et des moyens à la frontière avec Kiev. « Les actions agressives de la Russie portent gravement atteinte à l’ordre de sécurité en Europe », a poursuivi Stoltenberg.
AUTRES RENDEZ-VOUS
Cette réunion précède une série d’engagements diplomatiques la semaine prochaine qui portera sur les tensions en Ukraine, y compris la 12e réunion avec la Fédération de Russie. « Nous sommes toujours prêts à écouter les préoccupations de la Russie et l’OTAN fera tout son possible pour trouver une voie politique à suivre », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN. L’intense semaine diplomatique verra également, le 10 janvier, une rencontre entre le secrétaire Stoltenberg et le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, tandis que quelques heures avant le sommet proprement dit, se réuniront également les chefs d’état-major de la défense de l’Alliance.
RELATIONS AVEC LES PARTENAIRES
L’OTAN met tout son poids en jeu en s’engageant dans une confrontation directe avec Vladimir Poutine, inquiet des diktats présentés par le Kremlin sur le futur élargissement de l’Alliance. Ce n’est pas un hasard si Stoltenberg lui-même a également rappelé les partenaires non membres de l’OTAN, dont beaucoup sont directement impliqués dans l’affirmation de Moscou : « Nous consultons aussi étroitement d’autres partenaires clés, tels que la Géorgie, la Moldavie, la Finlande, la Suède, ainsi que l’Union européenne ». En particulier, les alliés ont réaffirmé aujourd’hui, une fois de plus, le principe selon lequel tous les pays ont le droit de décider de leur propre voie et de leurs alliances. Le sujet a également été soulevé récemment par les propos du Président de la Finlande, Sauli Niinistö, sur la possibilité pour son pays d’adhérer au Pacte atlantique.
DES SIGNES POSITIFS
Cependant, ajoute Marco Battaglia, pour M. Stoltenberg, se trouvent aussi des signes positifs : « La Russie est maintenant prête à venir à la table des négociations et à discuter ; lorsque les tensions sont fortes, le dialogue devient encore plus important ». Le Kremlin est d’ailleurs conscient des risques qu’il encourt en cas d’invasion de l’Ukraine. Avec la multiplication des tensions le long de ses frontières occidentales et méridionales, une confrontation avec l’OTAN serait extrêmement difficile à soutenir.