(Rome, 30 décembre 2021). Les autorités soudanaises ont déployé des forces de sécurité dans les rues de la capitale Khartoum en vue des manifestations d’aujourd’hui contre le gouvernement militaire au pouvoir depuis le coup d’État du 25 octobre, et ont dispersé la foule à l’aide des gaz lacrymogènes. C’est ce qu’a rapporté la chaîne arabe « Al Jazeera », citée par l’agence italienne «Nova News», selon laquelle la couverture téléphonique et internet a également été suspendue, alors que selon d’autres journalistes sur place cette dernière serait toujours opérationnelle. Selon un schéma répété à plusieurs reprises ces derniers mois, les agents se sont alignés le long des grands axes de la capitale et ont bloqué les ponts sur le Nil qui relient Khartoum à la ville d’Oum-Dourman. La manifestation d’aujourd’hui est la onzième à laquelle appellent les forces d’opposition qui contestent le gouvernement de la junte militaire et la réintégration du Premier ministre Abdalla Hamdok, qu’elles considèrent comme une marionnette entre les mains des militaires. La dernière manifestation a eu lieu le jour de Noël, lorsque des milliers de personnes sont descendues dans les rues et, selon le Comité central des médecins soudanais, plus de 200 personnes ont été blessées, dont six par des tirs à balles réelles. De son côté, la chaine «France24» affirme que quatre manifestants ont été tués et des dizaines blessés parmi une foule qui conspue le pouvoir militaire, bravant balles réelles, grenades lacrymogènes et coupure des communications. «Impossible de savoir exactement quelle était l’ampleur de la répression car les autorités ont par ailleurs coupé dans la matinée l’internet mobile et les appels téléphoniques locaux comme ceux venus de l’étranger. Une première et surtout un coup dur pour les militants qui tentent de mobiliser le monde à leur cause, via les réseaux sociaux et la diaspora. En outre, la télévision satellitaire basée à Dubaï Al-Arabiya a annoncé que plusieurs de ses journalistes avaient été blessés dans une attaque contre son bureau par les services de sécurité, ajoute la chaine française».