(Rome, 29 novembre 2021). « Le président par intérim Assimi Goita et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga ont assisté à la cérémonie officielle », peut-on lire sur le profil Twitter de la mission
Selon la Rédaction de l’agence italienne «Nova News», la Russie a livré quatre hélicoptères de transport militaire Mi-171 aux forces armées maliennes. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui l’ambassade de Russie à Bamako. « Le président par intérim Assimi Goita et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga ont assisté à la cérémonie officielle », peut-on lire sur le profil Twitter de la mission. Auparavant, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, avait déclaré dans une interview accordée à l’agence de presse russe « Ria Novosti » que le Mali avait besoin de la fourniture d’avions militaires russes et de la formation de personnel qualifié. Ces déclarations interviennent après que les ministres des Affaires étrangères de la Russie et du Mali, Sergej Lavrov et Abdoulaye Diop, ont réaffirmé le 11 novembre leur volonté de poursuivre le partenariat militaire entre les deux pays, évoquant le terrorisme comme un risque, renforcé par le retrait partiel des troupes françaises. « Chaque fois que le Mali s’est retrouvé dans des situations difficiles depuis notre indépendance, la Russie a toujours été à nos côtés », a déclaré Diop à l’issue de la rencontre avec son homologue russe à Moscou. « Nous sommes dans une situation difficile et nous demandons toujours de l’aide à cet ami pour qu’il puisse nous aider », a-t-il poursuivi, ajoutant que « jusqu’à 80% » du matériel militaire malien est d’origine russe. De son côté, M. Lavrov a réitéré que Moscou continuera à fournir « des équipements, des munitions, des armements » et à former des officiers maliens afin que Bamako puisse se défendre « efficacement » contre la menace terroriste.
Après le double coup d’État au Mali qui a d’abord renversé le président malien Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, puis porté au pouvoir le colonel Assimi Goita, le pays s’est étroitement rapproché de la Russie, tout en prenant ses distances avec la France, ajoute Nova. En juin dernier, immédiatement après le deuxième coup d’État, Paris a annoncé la réorganisation de l’opération Barkhane qui comprenait la fermeture de trois bases dans le nord du pays et un renforcement des opérations autour de Gao et de Ménaka, aux frontières du Niger et du Burkina Faso, dans le cadre du dispositif G5 Sahel. Ce plan prévoit une réduction du contingent de plus de 5.000 actuellement à 2.500-3.000 soldats d’ici 2023. Avec ce retrait annoncé, « les terroristes se sentent de plus en plus à l’aise » dans le nord du Mali, a indiqué Lavrov, qui a toutefois nié l’existence de contrat entre Bamako et la société militaire privée russe Wagner, une éventualité qui n’est pas sans inquiéter Paris. « Aucun contrat n’a été signé dans ce domaine », a déclaré Diop, ajoutant que ces accusations visent à discréditer Bamako. Selon Lavrov, Moscou n’intervient pas dans les activités de ces « structures créées par des citoyens russes qui concluent eux-mêmes leurs contrats ». Des mercenaires russes, notamment du groupe Wagner, ont été signalés ces dernières années en Syrie et en Afrique. Les Occidentaux les accusent de servir les intérêts de Moscou, sous couvert d’activités privées que le Kremlin a jusqu’ici toujours démenties.