(Rome, 15 octobre 2021). Le leader du parti chrétien maronite «Kataëb» commente les violences qui ont éclaté hier à Beyrouth, causant la mort de 7 personnes
Les « provocations et agressions quotidiennes » du Hezbollah et les événements qui se sont déroulés hier à Tayouné, le quartier chrétien de la capitale libanaise, sont à considérer dans le contexte d’une atmosphère déjà «tendue», précise Samy Gemayel, président du parti chrétien maronite Kataëb, fils de l’ancien président du pays, Amine, et neveu de Bashir, assassiné dès son élection à la présidence en 1982, en pleine guerre civile. Pour résoudre cette situation, poursuit Gemayel*, dont le grand-père Pierre a fondé le parti Kataëb, également connu sous le nom de parti phalangiste, « l’armée devrait s’emparer des armes du Hezbollah, qui les a conservées même après le départ de la Syrie du Liban en 2005, sous prétexte de la nécessité à défendre le pays d’une éventuelle attaque d’Israël ».
Que s’est-il passé hier ?
« Les milices du Hezbollah ont pénétré dans le quartier chrétien de Tayouné, ont brisé les vitrines des magasins et ont attaqué les habitants, tant physiquement que verbalement. Il était impossible de ne pas réagir… entre autres, et pour pénétrer dans ces rues intérieures (quartier Ain El Remmaneh, ndlr) ils ont d’abord attaqué l’armée, qui, sachant à quel point la situation était tendue, avait mis en garnison le quartier avec un poste de contrôle stratégique. Les manifestants l’ont franchi en frappant les soldats ».
Qui a tiré sur les manifestants ?
« Ni mon parti ni les autres partis chrétiens présents dans le quartier n’ont revendiqué ces tirs, mais le Hezbollah multiplie les provocations et a organisé cette manifestation (avec son alliée Amal, ndlr) afin d’intimider le juge Tarek Bitar, qui fait tout simplement son travail (chargé de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, ndlr). La vérité c’est qu’il y a des provocations quotidiennes, des attaques quotidiennes, des insultes quotidiennes du Hezbollah. Bref, l’ambiance était déjà tendue ».
Quelle pourrait être la solution pour mettre fin aux tensions et aux affrontements ?
« L’armée devrait s’emparer des armes du Hezbollah, qui les a conservées même après le départ de la Syrie du Liban en 2005 sous prétexte qu’elles sont nécessaires pour défendre le pays d’une éventuelle attaque d’Israël. En réalité, les miliciens du Hezbollah sont des mercenaires au service de l’Iran, leur chef lié à l’Iran, il n’a guère de considération pour notre président. Ils n’ont rien à voir avec le Liban, ils n’ont pas d’agenda politique pour notre pays ».
Par Luigi Conté. (AGI)
*(M. Gemayel s’aligne enfin, sur le discours et la position du parti des Forces libanaises, le pilier des souverainistes libanais, ndlr)