Chine: le gouvernement réfléchit à de nouvelles alliances en Asie-Pacifique en réponse à Aukus et Quad

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110712-N-TT977-077 Soldiers of the Chinese People's Liberation Army 1st Amphibious Mechanized Infantry Division prepare to provide Chairman of the Joint Chiefs of Staff Adm. Mike Mullen with a demonstration of their capablities during a visit to the unit in China on July 12, 2011. Mullen is on a three-day trip to the country meeting with counterparts and Chinese leaders. (DoD photo by Mass Communication Specialist 1st Class Chad J. McNeeley/Released)

(Rome, 30 septembre 2021). La Chine envisage de conclure de nouveaux accords de défense dans la région Asie-Pacifique en réponse aux alliances conclues dans la région par les États-Unis, telles que le Quad (qui comprend également l’Australie, le Japon et l’Inde) et l’Aukus (avec l’Australie et le Royaume-Uni). Selon l’agence «Nova News», le porte-parole du ministère de la Défense Wu Qian a annoncé aujourd’hui en vue du Forum annuel Beijing-Xiangshan, une conférence militaire de haut niveau prévue dans la capitale chinoise du 25 au 26 octobre prochain. Selon Wu, le sommet sera un instrument de « compréhension visant à maintenir la paix et la stabilité dans le monde ». L’événement, selon le porte-parole, offrira également aux chefs militaires d’Asie-Pacifique l’occasion d’évaluer les derniers développements de la question afghane, au lendemain du retrait américain et de la crise économique et humanitaire à laquelle est confronté le pays désormais dirigé par les talibans. Bien qu’elle n’ait pas encore reconnu la légitimité du nouveau gouvernement, la Chine a appelé ces derniers mois à plusieurs reprises la communauté internationale à « respecter la souveraineté, l’indépendance et la volonté du peuple afghan », intensifiant les manifestations de soutien à Kaboul, notamment par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi. S’exprimant lors de la réunion des chefs de la diplomatie du G20 le 23 septembre dernier, Wang avait exhorté les économies mondiales à assumer la responsabilité de la crise afghane « qu’elles avaient contribué à créer », appelant à la fin des sanctions et à une augmentation de l’aide humanitaire.

« Pékin, a déclaré Wang à cette occasion, fournira en temps voulu un soutien humanitaire anti-pandémique au peuple afghan ». Le poids du « soutien humanitaire » annoncé par le chef de la diplomatie de Pékin a été précisé dans les jours suivants, lorsque lors d’une rencontre avec le ministre afghan des Affaires étrangères Amir Khan Mouttaqi, l’homologue chinois a promis à l’Afghanistan des dons de 31 millions de dollars dont trois millions de doses de vaccins Covid-19. Axé sur la sécurité, ajoute Nova, le lancement de la nouvelle édition du Forum Pékin-Xiangshan intervient également quelques semaines seulement après l’annonce du pacte trilatéral d’Aukus, qui réunit les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans une alliance défensive dans l’Indo-Pacifique. Condamné à plusieurs reprises par Pékin pour son offensive de « guerre froide » et son caractère implicitement anti-chinois, l’Aukus a accru la crainte de Pékin d’un isolement international. Un isolement qui risque d’être aussi économique : c’est pour cette raison que la Chine a officiellement déposé la semaine dernière une demande formelle d’adhésion au Partenariat trans-pacifique (PTPGP), rencontrant pourtant l’opposition de l’Australie.