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Afghanistan: le Qatar très déçu par les talibans

(Rome, 30 septembre 2021). «Prendre du recul sur les droits, changer leur modèle islamique»

«Nous sommes très déçus par les derniers développements en Afghanistan, qui représentent un pas en arrière» en matière de protection des droits de l’homme, a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Cheikh Mohammad bin Abdoulrahman Al-Thani, appelant les talibans à s’inspirer de son modèle de gouvernance islamique plus inclusif.
Le Qatar a été jusqu’à présent un acteur clé du nouvel Afghanistan et l’un des principaux médiateurs avec les pays occidentaux.
Selon l’agence italienne ANSA, le ministre qatari s’est exprimé à Doha lors d’une conférence de presse avec le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, qui à son tour s’est dit « déçu » par les actions des étudiants coraniques autoproclamés. « Nous espérons pouvoir réorienter le gouvernement afghan », également en exploitant « la forte influence » du Qatar, a expliqué Borrell. « Nous devons continuer à les engager et à leur demander de ne pas mener de telles actions », a ajouté Al-Thani, évoquant entre autres l’interdiction faite aux filles d’aller à l’école dès la classe secondaire. « Nous essayons également de montrer aux talibans que les pays musulmans peuvent maintenir leurs propres lois et gérer les questions relatives aux femmes. L’un des exemples est l’État du Qatar, qui est un pays musulman. Notre système est un système islamique dans lequel « nous avons plus de femmes » que d’hommes dans les emplois gouvernementaux et l’enseignement supérieur », a déclaré le ministre qatari, appelant les mollahs à « maintenir et préserver les acquis de ces dernières années» en Afghanistan. Il est important de rappeler que mardi, les talibans ont annoncé qu’ils adopteraient temporairement une Constitution datant de 1964 qui avait accordé aux femmes le droit de vote en Afghanistan, mais en excluant les éléments de ce texte contraires à leur interprétation de la charia. Sous leur précédent régime, entre 1996 et 2001, les femmes étaient largement exclues de la vie publique et n’étaient pas autorisées à étudier ou travailler.

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