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Liban: l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth suspendue

(Rome, 27 septembre 2021). Le juge Tarek Bitar a suspendu son investigation après le dépôt d’une plainte par un ex-ministre, soupçonné d’implication dans l’explosion meurtrière du 4 août 2020.
Le juge chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth l’an passé a suspendu son investigation, ce lundi 27 septembre, après avoir été notifié d’une plainte déposée contre lui par un ex-ministre soupçonné d’implication dans ce drame.
Le juge d’instruction Tarek Bitar « a été notifié du recours en justice présenté par le député (et ex-ministre de l’Intérieur) Nouhad al-Machnouk » devant la cour d’appel de Beyrouth, a indiqué la source judiciaire.
Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises ont rejeté toute enquête internationale, avant de dessaisir en février dernier le premier enquêteur à la suite de l’inculpation de hauts responsables.
Le Parlement refuse de lever l’immunité de certains députés
Depuis qu’il a hérité de l’affaire, le juge Bitar a convoqué quatre anciens ministres, parmi lesquels trois parlementaires actuels, y compris le député Nouhad al-Machnouk, soupçonnés de « potentielle intention d’homicide » et de « négligence et manquements ». Mais le Parlement a refusé de lever leur immunité, tandis que les pressions politiques sur l’enquêteur se sont accentuées.
Le juge « Bitar suspend son enquête et toutes les procédures liées au dossier de l’explosion […] jusqu’à ce que la cour d’appel de Beyrouth […] décide d’accepter le recours [de Nouhad al-Machnouk] ou de le rejeter », a ajouté la source judiciaire.
Le juge « Bitar suspend son enquête et toutes les procédures liées au dossier de l’explosion […] jusqu’à ce que la cour d’appel de Beyrouth […] décide d’accepter le recours [de Nouhad al-Machnouk] ou de le rejeter », a ajouté la source judiciaire.
La plainte déposée par Nouhad al-Machnouk, qui réclame le dessaisissement de Tarek Bitar de l’affaire, évoque un vice de forme, s’appuyant sur un article constitutionnel stipulant la poursuite des ministres et hauts responsables par la seule Haute Cour de justice. Ces dernières semaines, le juge Bitar a fait l’objet de dénigrement et d’intenses pressions, voire de menaces indirectes, par certains partis au pouvoir.
Début août, Amnesty International a accusé les autorités d’entraver de manière « éhontée » et sans scrupule l’enquête sur l’explosion, survenue le 4 août 2020, et imputée de l’aveu même des autorités au stockage sans mesures de précaution depuis fin 2013 d’énormes quantités de nitrate d’ammonium. Elle a fait au moins 214 morts, plus de 6 500 blessés, et dévasté des quartiers entiers de la capitale.
(Le Point)

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