Irak: 4 terroristes de l’Etat islamique tués

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(Rome, 23 septembre 2021). La Cellule médiatique de la sécurité irakienne a rapporté jeudi 23 septembre que 4 militants djihadistes appartenant à l’Etat islamique ont été tués à la suite d’un raid aérien et d’affrontements au sol impliquant également les forces irakiennes. L’incident s’est produit alors que l’ensemble de l’appareil sécuritaire irakien continue de se mobiliser pour éradiquer les cellules terroristes toujours actives dans le pays.

Selon les informations publiées par Piera Laurenza, analyste de recherche à l’Observatoire de la sécurité internationale «Sicurezza Internazionale», l’élimination des 4 terroristes était le résultat d’une opération de sécurité menée, dès le matin du 23 septembre, près de la zone montagneuse d’Hamrin, dans le nord-est de l’Irak, par les « forces tactiques » des services de renseignement, assistées par le commandement des opérations conjointes et par les forces aériennes irakiennes et la coalition internationale anti-EI. Selon ce qui a été précisé, une attaque a d’abord été menée sur l’une des cachettes utilisées par l’organisation terroriste comme base pour mener des attaques dans la région de Kirkouk. Le raid aérien a été suivi d’affrontements au sol, au cours desquels un terroriste a été tué, tandis qu’un autre s’est fait exploser après avoir été encerclé par les forces irakiennes.

A l’heure actuelle, a rapporté la « Security Media Cell », des opérations sont toujours en cours pour trouver les derniers repaires de l’État islamique dans la région. Quant à l’opération de ce jeudi, elle a été menée après que les services de renseignement aient recueilli des informations précises sur la pénétration de gangs terroristes dans le pays. La veille également, le 22 septembre, les forces aériennes irakiennes ont mené 3 raids contre la région de Kirkouk, ciblant des cachettes de l’Etat islamique. Dans ce cas, cependant, aucune information n’a été fournie sur d’éventuelles victimes.

Ces dernières semaines, les forces irakiennes ont mené des opérations répétées dans le nord et l’est du pays, afin de limiter les attaques fréquentes de l’organisation terroriste, en liaison avec l’adoption d’une série de mesures de sécurité, en vue des élections législatives prévus pour le 10 octobre prochain. À cet égard, un officier irakien du commandement des opérations conjointes, sous couvert d’anonymat, a révélé au quotidien al-Araby al-Jadeed que les efforts des forces irakiennes ont triplé ces dernières semaines. L’objectif est de « paralyser » les cellules terroristes, les empêchant de mener des attaques contre les civils, les forces de sécurité et les membres des Forces de mobilisation populaire (FMP).

Bien que le gouvernement de Bagdad ait annoncé sa victoire sur l’EI le 9 décembre 2017, ajoute Piera Laurenza, l’Irak ne peut prétendre être à l’abri de la menace terroriste. Comme l’a déclaré le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kadhimi, le 26 janvier, le terrorisme est revenu menacer le pays, probablement dans le but de saper le chemin de la démocratie. Diyala, Salah Ed-Din et Kirkouk sont les trois régions comprises dans le soi-disant « Triangle de la mort », où les cellules de l’État islamique sont encore actives. Rien qu’en septembre, 16 attaques ont été enregistrées dans cette zone, dont des explosions, des embuscades et des attaques armées. Au total, 45 victimes ont été enregistrées, dont des morts et des blessés.

Comme expliqué par al-Araby al-Jadeed, les autorités irakiennes pensent que les militants de l’Etat islamique ont modifié leurs canaux de communication et formé un mini-commandement hiérarchique, ce qui leur a permis de communiquer et de se coordonner, en menant des attaques simultanées dans différentes régions d’Irak. Dans le même temps, une activité médiatique plus intense a été surveillée, l’organisation diffusant des données et des communiqués principalement via Telegram. Selon un responsable irakien, Bagdad continue de collaborer avec Washington dans la lutte contre l’État islamique et, à l’heure actuelle, les activités se concentrent également sur l’identification des militants encore actifs. Bien qu’environ 80 % des dirigeants auraient été tués, arrêtés ou disparus, il existe des combattants en liberté qui se cacheraient au sein de la société irakienne et non dans des zones désertiques ou montagneuses. Selon un expert en sécurité irakien, il s’agit pour la plupart de ressortissants irakiens ou syriens, contrairement au passé où l’on trouvait des militants jordaniens, égyptiens, maghrébins et européens. A l’heure actuelle, selon la même source, la prison d’al-Hassakah en Syrie, placée sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (SDF), apparaît comme « la principale source d’informations » sur les cellules terroristes encore actives.

L’une des dernières attaques les plus meurtrières revendiquées par l’État islamique a été perpétrée dans la nuit du 4 au 5 septembre à Kirkouk, et a causé la mort et les blessures de 15 agents de sécurité irakiens. Dans cette région, les conflits territoriaux entre le gouvernement fédéral de Bagdad et le gouvernement régional d’Erbil ont affaibli l’appareil sécuritaire. Les dirigeants et les responsables politiques kurdes ont demandé à plusieurs reprises la participation des forces peshmergas au maintien de la sécurité de Kirkouk et leur intégration dans l’appareil central de sécurité, dont les forces kurdes ont été expulsées en 2017, à la suite du référendum sur la sécession de la région du Kurdistan d’Irak. Cette situation a suscité une controverse constante, alors qu’il n’a jamais été tout à fait clair qui devrait être en charge de la sécurité de la région, permettant ainsi à l’Etat islamique de tirer parti d’une stabilité précaire pour mener ses opérations. Même à Diyala, l’absence d’un « leadership unifié » rend toute la région de plus en plus instable. À cet égard, certains ont souligné que les Forces de mobilisation populaire semblent agir de leur propre initiative, sans suivre les instructions des forces de sécurité irakiennes, alimentant davantage une situation de chaos.

L’indice mondial du terrorisme 2020 place l’Irak en deuxième position, après l’Afghanistan, parmi les 163 pays les plus touchés par la menace terroriste, bien que dans le pays, en 2019, une diminution de 46% du nombre de victimes du terrorisme ait été enregistrée. Dans le même temps, comme le rapportent le « Country Reports on Terrorism 2019 », l’Irak représente un membre fondamental de la coalition internationale anti-EI et participe à tous les différents groupes de travail qui s’y rapportent. Selon le même rapport, la campagne menée par l’Etat islamique vise à rétablir le soi-disant califat, un objectif poursuivi en s’appuyant sur le soutien des populations de Ninive, Kirkouk, Diyala, Salah Ed-Din et al-Anbar.