(Rome, Paris, 17 septembre 2021). Jean-Yves Le Drian annonce un « rappel immédiat pour consultation » de ses représentants diplomatiques à Washington et Canberra. Une décision qui fait suite à l’abandon de la commande de sous-marin français par l’Australie, au profit des Etats-Unis.
Une réaction à un tel camouflet était attendue. Elle n’aura pas tardé. Près de 48 heures après l’annonce de l’annulation du contrat de vente à l’Australie par Naval Group de 12 sous-marins pour un montant d’environ 34 milliards d’euros, conclu en 2016, la France a décidé de « rappeler immédiatement » ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie.
Car, justement, l’Australie a désormais choisi de faire affaire avec les États-Unis et la Grande-Bretagne. « La décision que nous avons prise de ne pas continuer avec les sous-marins de classe Attack et de prendre un autre chemin n’est pas un changement d’avis, c’est un changement de besoin », a déclaré le Premier ministre australien Scott Morrison, qui a également annoncé l’achat de missiles américains Tomahawk.
Ce vendredi soir, Jean-Yves Le Drian annonce, dans un communiqué du Quai d’Orsay, qu’« à la demande du président de la République, j’ai décidé du rappel immédiat à Paris pour consultations de nos deux ambassadeurs aux États-Unis et en Australie. Cette décision exceptionnelle est justifiée par la gravité exceptionnelle des annonces effectuées le 15 septembre par l’Australie et les États-Unis ».
Cet abandon et l’annonce de nouvelles études au profit des États-Unis et du Royaume-Uni « constituent des comportements inacceptables entre alliés et partenaires, dont les conséquences touchent à la conception même que nous nous faisons de nos alliances, de nos partenariats et de l’importance de l’Indopacifique pour l’Europe », considère le ministère des Affaires étrangères.