(Rome, 25 août 2021). La situation en Afghanistan risque de capituler. Tension américano-britannique au sujet du retrait. Et l’ombre de l’EI est effrayante
Il n’y a plus de temps à perdre. La Grande-Bretagne a pour objectif d’achever l’évacuation de Kaboul dans les prochaines 24 à 36 heures, soit au moins 24 heures avant la fin des opérations américaines dans le pays, Selon Federico Giuliani dans le quotidien «Il Giornale».
Compte à rebours
Après le refus de Joe Biden de poursuivre le pont aérien pour sauver les Afghans au-delà de l’échéance du 31 août, Londres a décidé d’agir de son propre chef. L’indiscrétion a été rapportée par le journal « The Guardian », qui cite des sources de la défense britannique interrogées à la fin de la réunion du G7. Le fait est qu’une telle décision pourrait potentiellement abandonner des milliers d’Afghans à leur sort, aux prises avec la fureur des talibans.
Dans la poudrière afghane, selon Reuters, les talibans eux-mêmes ont demandé aux Turcs de les aider à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul après le départ des contingents étrangers. Rappelons que le 16 août, la Turquie avait proposé un soutien technique et le maintien de la sécurité des infrastructures malgré l’entrée des talibans dans Kaboul et en accord avec ces derniers. Toutefois, le président Recep Tayyip Erdogan peut désormais être réticent à accepter une mission à l’issue incertaine.
La menace de l’EI
Pour aggraver la situation, il y a une attaque terroriste « imminente » à l’aéroport de Kaboul. Selon Adnkronos, citant les renseignements américains, l’Etat islamique a conclu la phase de préparation d’un attentat terroriste contre l’aéroport international de la capitale afghane. Une attaque qui pourrait se matérialiser dans les prochaines heures.
Pour mener à bien l’attaque, selon un rapport du renseignement américain, les militants de l’État islamique ont prévu d’utiliser plus de 10 kamikazes ainsi que de nombreuses roquettes. Le Pentagone a également évoqué aujourd’hui une « menace » terroriste : « Nous savons qu’il y a une menace de l’Etat islamique » autour de l’aéroport de Kaboul, ont déclaré les porte-parole Jack Kirby et William Taylor, après que le président Joe Biden eut évoqué hier précisément cette menace comme l’une des les raisons qui l’ont conduit à confirmer la date limite du 31 août pour la fin des opérations d’évacuation d’Afghanistan.
Le cauchemar des femmes afghanes
A l’intérieur du pays, pendant ce temps, la violence contre les civils pratiquée par les talibans se poursuit, ajoute Federico Giuliani. Selon les dernières rumeurs rapportées par les médias américains, plusieurs juges américains s’emploient à faire sortir d’Afghanistan environ 250 femmes magistrats et leurs familles. Le groupe islamique, qui a maintenant pris le contrôle total du pays, les poursuivrait maison par maison, porte par porte.
De leur côté, les talibans ont réaffirmé qu’ils sont « absolument attachés » aux « droits des femmes ». « Elles ont droit à l’éducation, au travail et à la propriété », a expliqué Mohammad Naeem, porte-parole du bureau politique des talibans à Doha, au Qatar, dans une interview accordée à l’agence turque Anadolu, avec l’intention déclarée de « rassurer tout le monde ».