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Afghanistan: le rapatriement des ressortissants français et étrangers de Kaboul a démarré

Hier lundi 16 août, l’aéroport de Kaboul, dernière porte de sortie d’Afghanistan après le retour au pouvoir des talibans, a été le théâtre de véritables scènes de chaos. Face à cette panique, les vols civils et militaires ont été suspendus une partie de la journée. Ils ont finalement pu reprendre dans la nuit. Les pays occidentaux, dont la France, s’activent. Le premier avion militaire rapatriant des Français de Kaboul s’est posé à Abou Dhabi, a annoncé le ministre de la Défense, Florence Parly. L’A400M, appareil de transport militaire, avait quitté dans la nuit de lundi à mardi de la base aérienne d’Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, avec à son bord des soldats des forces spéciales françaises. Ces militaires ont débarqué sur le tarmac et laissé leur place à un premier contingent de ressortissants, rapportait plus tôt ce matin notre envoyé spécial à Dubaï, Vincent Souriau. On ignore encore avec combien de passagers cet A400M est reparti vers Abou Dhabi. C’est peut-être cet appareil qui effectuera l’ensemble des rotations prévues afin d’extraire toutes les personnes recensées par les services consulaires français.

Quelques trois cents personnes se trouvaient encore ce mardi matin à l’ambassade de France.

L’évacuation des personnes d’origine étrangère

Si Paris a déjà accueilli quelque 625 Afghans employés dans des organisations françaises, avec leur famille, depuis le mois de mai, selon le gouvernement, de nombreux anciens collaborateurs s’estiment abandonnés par les autorités.

Diplomates, humanitaires ou journalistes, des dizaines d’Afghans ont coopéré avec l’armée française et craignent l’avenir, ces jours-ci. C’est le cas d’un ancien interprète joint par RFI, et qui a souhaité garder l’anonymat par peur des représailles de talibans.

Réunion de crise de l’UE

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne devaient participer ce mardi à une réunion de crise. Lundi, Emmanuel Macron a déclaré que l’UE devait se « protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent ».

Selon le commissaire européen à l’Économie, « l’Europe devra inévitablement se doter de corridors humanitaires et de moyens d’accueil organisés, pour éviter aussi des flux incontrôlés d’immigrants illégaux. Du moins, les pays qui y sont disposés devraient le faire. »

Abou Dhabi, un poste militaire stratégique pour la France

La base d’Abou Dhabi a été inaugurée en 2009 à la demande des Émirats arabes unis, qui cherchaient à se protéger de l’instabilité régionale. Face à la puissance militaire de l’Iran, les Émiriens ne font pas le poids ; ils ont besoin d’une présence dissuasive. Même si à l’époque, le pays coopérait déjà avec les États-Unis, il a fait appel à la France, qui s’y est installée de manière permanente.

La base abrite entre 600 et un millier de soldats français, répartis entre une base navale, un groupement de l’armée de terre et une base aérienne, située à une trentaine de kilomètres au sud d’Abou Dhabi. La France y travaille étroitement avec les forces des Émirats, à travers des exercices militaires conjoints. Mais c’est aussi le point d’appui de l’état-major français pour ses opérations extérieures.

Des appareils français décollent d’Abou Dhabi pour partir mener des frappes contre le groupe État islamique en Irak, mais aussi pour lutter contre le narcotrafic ou pour contribuer à la surveillance du détroit d’Ormuz, entre le golfe Persique et le golfe d’Oman, au large de la ville iranienne de Bandar Abbas. Ce détroit stratégique voit passer près de 40 % de la production pétrolière mondiale. (Radio France Internationale)

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