(Rome, Paris, 16 aout 2021). Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, va s’exprimer dans quelques minutes pour évoquer la situation en Afghanistan, où les talibans ont pris le pouvoir.
- Après une guerre de vingt années, après la décision de retrait des troupes américaines prise successivement par le président Trump et le président Biden, Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, est tombée en quelques heures, sans résistance, aux mains des talibans.
- Notre pays a été, pendant treize ans, engagé militairement en Afghanistan, de 2001 à 2014.
- Le Président Chirac, dès octobre 2001 a décidé la participation de la France à l’action internationale (…) Avec un objectif clair : combattre une menace terroriste qui visait directement notre territoire et celui de nos alliés depuis l’Afghanistan, devenu le sanctuaire du terrorisme islamiste.
- A partir de juin 2011, le Président Nicolas Sarkozy a décidé du retrait des troupes françaises, la France estimant souverainement que sa mission en Afghanistan était accomplie.
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L’intervention militaire française a définitivement cédé la place, le 31 décembre 2014, à l’action civile que nous avons continué de mener à bien, auprès du peuple afghan, avec lequel nos liens d’amitié sont anciens et profonds.
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En Afghanistan, notre combat était juste et c’est l’honneur de la France de nous y être engagés. La France n’y a jamais eu qu’un ennemi : le terrorisme.
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Nous n’oublierons pas nos soldats. Nous n’oublierons pas nos morts, 90 au total.
- L’urgence absolue est de mettre en sécurité nos compatriotes, qui doivent tous quitter le pays, ainsi que les Afghans qui ont travaillé pour la France.
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C’est notre devoir et notre dignité de protéger ceux qui nous aident : interprètes, chauffeurs, cuisiniers et tant d’autres. Près de 800 personnes sont d’ores et déjà sur le sol français.
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Au-delà de l’urgence, j’entends prendre au nom de la France plusieurs initiatives en lien étroit avec les autres Etats européens et nos alliés.
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Notre action visera d’abord à continuer de lutter activement contre le terrorisme islamiste sous toutes ses formes.
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L’Afghanistan ne doit pas redevenir le sanctuaire du terrorisme qu’il a été. C’est un enjeu pour la paix et la stabilité internationale, contre un ennemi commun, le terrorisme et ceux qui le soutiennent.
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La déstabilisation de l’Afghanistan risque également d’entraîner des flux migratoires irréguliers vers l’Europe. La France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés.
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Mais l’Afghanistan aura aussi besoin dans les temps qui viennent de ses forces vives et l’Europe ne peut pas à elle seule assumer les conséquences de la situation actuelle. Nous devons anticiper et nous protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent, et nourrissent les trafics de toute nature.
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Nous porterons donc, en lien avec la République Fédérale d’Allemagne et d’autres européens, une initiative pour construire sans attendre une réponse robuste, coordonnée et unie qui passera par la lutte contre les flux irréguliers, la solidarité dans l’effort, l’harmonisation des critères de protection, et la mise en place de coopérations avec les pays de transit.
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Il nous faut continuer de défendre nos principes, nos valeurs qui font ce que nous sommes
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Les défis auxquels les Afghanes et les Afghans seront confrontés dans les prochaines semaines et les prochains mois sont terribles et immenses.
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Le peuple afghan a le droit de vivre dans la sécurité et le respect de chacun. Les femmes afghanes ont le droit de vivre dans la liberté et la dignité. Le destin de l’Afghanistan est entre ses mains mais nous resterons fraternellement aux côtés des Afghans et des Afghanes.
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L’allocution du chef de l’Etat depuis le Fort de Bregançon (Var) a duré une dizaine de minutes. Elle est terminée.L’intervention en vidéo du Président Macron