(Rome, 07 août 2021). L’ambassade américaine à Kaboul a appelé les citoyens américains présents en Afghanistan à quitter le pays dès que possible, en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays. « L’ambassade des États-Unis exhorte les citoyens américains à quitter l’Afghanistan immédiatement, en utilisant les options de vols commerciaux disponibles. Compte tenu des conditions de sécurité et des effectifs réduits, la capacité de l’ambassade à aider les citoyens américains en Afghanistan est extrêmement limitée, même à Kaboul », a indiqué un communiqué du siège diplomatique à Washington rapporté par l’agence italienne «Nova News». Le personnel de l’ambassade pouvant travailler à distance a en effet déjà quitté le pays, conformément à un ordre émis par le département d’État le 27 avril. L’Afghanistan a connu ces derniers jours des violences particulièrement intenses, en raison de l’avancée progressive des talibans dans diverses régions du pays avec le retrait des forces américaines et internationales, qui sera achevé d’ici septembre. La guerre en Afghanistan a atteint une « nouvelle phase meurtrière et plus destructrice », selon la représentante spéciale des Nations unies pour le pays, Deborah Lyons, exhortant le Conseil de sécurité à agir au plus vite pour éviter une « catastrophe ». Selon Lyons, l’avancée des talibans ces derniers mois rappelle les évènements passés en Syrie et dans les Balkans. « L’Afghanistan se trouve maintenant à un point de basculement dangereux. D’un côté il y a une véritable négociation de paix, de l’autre une crise grave et tragiquement interconnectée : un conflit brutal combiné à une urgence humanitaire aiguë et à la multiplication des violations des droits de l’Homme ». Lyons, chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, a également mis en garde contre les conséquences de la crise qui s’étend au-delà des frontières nationales. Dans ce scénario, les pays concernés doivent saisir l’opportunité et faire preuve d’engagement « pour empêcher l’Afghanistan de sombrer dans une catastrophe si grave qu’elle n’aura que peu de précédents au cours de ce siècle ».