L’ex-Premier ministre Najib Mikati a été chargé lundi de former un nouveau gouvernement après l’échec de ses deux prédécesseurs à mettre en place un cabinet censé mener des réformes pour sortir le Liban de la pire crise socio-économique de son histoire.
Monsieur Mikati, un milliardaire libanais sunnite de Tripoli (Nord) a été chargé de former l’exécutif après que Saad Hariri a jeté l’éponge le 15 juillet après neuf mois de négociations. Lors des consultations avec les représentants des différents partis menées aujourd’hui par le chef de l’Etat Michel Aoun, Mikati a obtenu les préférences de 72 députés, une préférence est allée à Nawaf Salam, 42 députés se sont abstenus, tandis que trois autres étaient absents (Nouhad Machnouk, Talal Arslane et Moustapha Housseini). Mikati a obtenu le soutien de la majorité des blocs parlementaires, dont le mouvement chiite Hezbollah et le parti Al-Moustaqbal de Saad Hariri. En revanche, Mikati n’a pas obtenu le soutien des blocs chrétiens, la République forte des «Forces libanaises», (un parti présidé par le leader souverainiste Samir Geagea), ni celui du Courant Patriotique Libre (un parti fondé par le général Michel Aoun, hérité et présidé actuellement par son gendre Gébran Bassil). Selon les informations de la chaine libanaise «MTV» citant des sources proches de Mikati et rapportées par l’agence italienne «Nova», ce dernier aura jusqu’au 4 août pour former le gouvernement. Mikati, 65 ans, a été Premier ministre à deux reprises : en 2005, après l’assassinat de Rafic Hariri, alors qu’il dirigeait un gouvernement qui supervisait le déroulement des élections législatives après le retrait de l’armée d’occupation de Bachar al-Assad du Liban ; et en 2011, lorsqu’il est revenu à la tête du gouvernement avec le soutien de l’Alliance du 8 mars (Hezbollah et Courant patriotique libre), après un coup d’Etat « institutionnel » mené par Bassil sous les ordres du parti de Dieu. Selon le dernier classement annuel publié par le magazine « Forbes », Nagib Mikati et son frère Taha, qui ont fait fortune (entre autres) dans le secteur des télécommunications, font partie des six personnes les plus riches du Liban, aux côtés de quatre membres de la famille de l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri.