Les importateurs de produits pharmaceutiques au Liban ont lancé ce dimanche un cri d’alarme : des centaines de médicaments sont en rupture de stock et beaucoup d’autres seront introuvables d’ici fin juillet. Cette pénurie qui touche ce pays frappé par l’une des pires crises au monde depuis 1850, risque de provoquer de nombreux décès.
Les médicaments utilisés pour traiter le diabète, les maladies cardiaques, la tension artérielle, certaines formes de cancers ou la sclérose en plaques sont en rupture de stock au Liban. Tous les jours, la pénurie s’étend à de nouveaux produits pharmaceutiques.
Depuis un mois, presqu’aucun médicament n’a été introduit dans le pays en raison du refus de la Banque centrale d’ouvrir de nouvelles lignes de crédits en devises, ou de payer les arriérés dus aux fournisseurs étrangers, qui s’élèveraient à 600 millions de dollars, selon les importateurs.
La pénurie chronique de médicaments est aussi due au stockage illégal et à la contrebande de produits subventionnés.
La Banque du Liban fournit aux importateurs depuis plus d’un an des dollars au taux officiel de 1.500 livres, alors que le billet vert s’échange à plus de 17.000 livres au marché noir. Mais l’épuisement des réserves de la Banque centrale a considérablement réduit ou totalement interrompu le régime des subventions qui permettait aux Libanais de supporter tant bien que mal les effets de la crise.
Pas un jour ne passe sans un incident provoqué par la pénurie de médicaments. Dimanche, un homme désespéré de ne pouvoir trouver des médicaments à sa fille fiévreuse depuis six jours a bloqué une route à l’aide de sa voiture à Tripoli, la deuxième ville du Liban. (Radio France Internationale)