Irak: Al-Kadhimi à Rome alors que l’Italie se prépare à diriger la mission de l’OTAN dans le pays

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(Rome, 01 juillet 2021). Le Premier ministre irakien, Moustafa al Kadhimi, a atterri à Rome pour lancer sa visite officielle, a appris l’Agence italienne «Nova News» de sources irakiennes. Le voyage du Premier ministre irakien à Rome a lieu alors que l’Italie se prépare à diriger la mission de l’OTAN en Irak. Celle en Italie est la deuxième étape du voyage d’Al-Kadhimi en Europe qui a débuté par une visite à Bruxelles où le chef du gouvernement de Bagdad a rencontré la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, son homologue belge, Alexander De Croo. Selon des sources gouvernementales citées par les médias irakiens, le Premier ministre devrait également se rendre au Vatican et rencontrer le pape François, qui en mars dernier, a effectué une visite historique dans ce pays du Moyen-Orient. Au centre de l’ordre du jour, lors d’éventuelles rencontres avec les autorités italiennes, pourrait figurer le dossier de l’OTAN, le rôle joué par les entreprises italiennes dans la reconstruction de l’économie irakienne, profondément endommagée par les guerres des 20 dernières années, et le soutien de Rome dans la lutte contre l’État islamique (EI).

Kadhimi en Italie, un moment crucial pour l’Irak

L’extension possible de la mission de l’OTAN en Irak ajoute « Nova », intervient à un moment critique pour la sécurité du pays, à la lumière du retrait progressif des forces américaines, contre lesquelles les structures des groupes armés pro-iraniens ont récemment intensifié les attaques menées à la roquette ou (plus souvent) par des drones. Lors de sa rencontre avec Stoltenberg hier, Al-Kadhimi a appelé l’OTAN à élargir le cadre de sa mission en Irak et à continuer de développer les capacités des forces irakiennes ; par ailleurs, l’Alliance a réitéré son soutien continu à Bagdad dans la lutte contre le terrorisme. Al Kadhimi a discuté des mesures visant à élargir le cadre de la mission de l’OTAN en Irak, en fonction des priorités de sécurité irakiennes et en coordination préventive avec le gouvernement, soulignant que l’importance de développer des relations est dans l’intérêt du peuple irakien et de la stabilité de la région et du monde. En outre, le Premier ministre a souligné l’importance que l’Irak ne soit pas un théâtre de résolution de conflit, ou une rampe de lancement d’agression contre l’un de ses voisins.

En revanche, l’Italie envisage « d’augmenter sa participation et de prendre le commandement de la mission de l’OTAN en Irak », étant donné que la lutte contre l’Etat islamique a remporté « des succès importants, mais beaucoup reste à faire ». C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di Maio, lors de son discours d’introduction à la réunion ministérielle de la Coalition mondiale anti-Daesh, tenue à Rome le 28 juin dernier. Di Maio a rappelé que l’Italie participe déjà largement dans la lutte contre les drapeaux noirs, « avec plus de 800 militaires entre l’Irak et le Koweït, dans le respect de la souveraineté irakienne et en accord avec les autorités de Bagdad ». Selon le chef de la Diplomatie, il s’agit d’un « contingent militaire important en soutien à la population et aux institutions locales dans le but de rendre le pays capable de faire face aux menaces de manière autonome ».

Questions en suspens depuis l’embargo contre Saddam

Une autre question sur la table, abordée le mois dernier par le ministre des Affaires étrangères de Bagdad, Fouad Hussein, lors d’une visite officielle à Rome, concerne les quelque 60 millions de dollars gelés dans les banques italiennes en raison de l’achat, à la fin des années 80, d’armes produites par des entreprises italiennes et jamais livrées, en raison de l’embargo imposé contre l’ancien président Saddam Hussein. A l’époque de Saddam Hussein, « des armes et d’autres fournitures ont été achetées et l’Irak les a payées », a déclaré le mois dernier le ministre irakien des Affaires étrangères lors d’un point de presse à Rome. « En raison de l’embargo imposé en 1991, l’Irak n’a pas pu s’approvisionner », et les fonds « sont toujours gelés dans les banques italiennes ». Parmi les options envisagées par les deux parties, à ce jour, il y a celle d’une livraison effective des fournitures, ou celle d’un retour de l’argent « bloqué ».