Désaccord diplomatique entre Rome et Abou Dhabi. Voici ce qui s’est passé

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(Rome, 08 juin 2021). Un avion de la Défense qui se rendait à Herat en Afghanistan (pour une cérémonie en présence du ministre Guerini) a dû faire un détour car les Emirats ont fermé leur espace aérien aux Italiens. Le ministre Di Maio convoque l’ambassadeur

« Surprise » et « forte déception pour un geste inattendu et difficile de comprendre », ainsi la Farnesina (le Ministère Italien des AE, ndlr), par la voix de son secrétaire général Ettore Sequi, a exprimé ses regrets à l’ambassadeur des Emirats arabes unis Omar Al Shamsi, convoqué au ministère sur instruction de Luigi Di Maio pour clarifier les raisons de ce que l’Italie considère comme un manque de courtoisie diplomatique.

Que s’est-il passé ? Un Boeing 767 de l’armée de l’air italienne transportant à son bord un groupe de journalistes et décollant de la base de Pratica di Mare en direction de Herat (où se trouve le ministre de la Défense Lorenzo Guerini pour la cérémonie de clôture de la mission militaire italienne en Afghanistan) a été contraint de faire un détour parce que les Emirats avaient fermé leur espace aérien aux Italiens.

Le plan de vol avait été autorisé pour l’ensemble de l’itinéraire, mais à la dernière minute Abou Dhabi n’a pas donné le feu vert pour le survol de son espace aérien, obligeant le commandant de bord à trouver un aéroport alternatif pour atterrir, faire le plein et modifier l’itinéraire en conséquence – l’escale a été faite à Damman, en Arabie Saoudite.

Tout cela a coûté 4 heures d’arrêt ainsi que le report de la cérémonie prévue à Hérat avec le ministre Guerini. Les raisons qui ont conduit les Emiratis à faire ce choix ne sont pas claires pour le moment. Les relations entre les deux pays ne sont pas mauvaises, même si l’arrêt des fournitures militaires décidé par l’Italie pèse lourd. Une sorte d’embargo sur les armes vers les Emirats (et l’Arabie saoudite) lié à l’utilisation de celles-ci au Yémen, où les cibles civiles n’étaient souvent pas distinguées de celles des rebelles Houthis, et d’où pourtant, les Emiratis se sont retirés, laissant le front aux mains des Saoudiens.

Il y a un mois, une délégation du ministère de la Défense s’est rendue à Abou Dhabi et, lors de réunions avec ses homologues locaux, elle a décidé de lancer de nouvelles activités de coopération. Un protocole avait été signé, les Italiens avaient équilibré les griefs émiratis pour la clôture des contrats militaires. Évidemment quelque chose est resté en suspens, expliquant la diatribe diplomatique qui a surgi.

Ferruccio Michelin. (Formiche)