Syrie: Assad déploie l’armée pour remporter les élections

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Syria's President Bashar al-Assad (R) waves as he arrives with Syrian Defense Minister General Ali Habib (C) and Chief of Staff General Dawoud Rajha to attend a dinner to honour army officers on the 65th Army Foundation anniversary in Damascus August 1, 2010. REUTERS/Sana (SYRIA - Tags: ANNIVERSARY POLITICS MILITARY) - RTR2GZ1H

(Rome, 26 mai 2021). Assad déploie l’armée pour gagner les élections. Les soldats sont envoyés en masse à Damas et dans toutes les grandes villes du pays. Officiellement, ils assureront la sécurité. En réalité, ils vérifieront si les civils ont voté

La Syrie s’est blindée pour les élections présidentielles d’aujourd’hui. Une présence militaire inhabituelle est observée dans les principales villes du pays du Moyen-Orient depuis environ deux jours. La sécurité des bureaux de vote a également été renforcée avec l’arrivée de renforts de l’armée, qui se sont alignés dans les principaux points des centres villes. La motivation officielle de Damas est d’assurer la sécurité des électeurs et le bon déroulement des opérations de vote. En réalité, cependant, il s’agit selon les observateurs d’une décision du régime de Bachar al-Assad d’intimider la population et de forcer les civils à se rendre aux urnes. Sans surprise, les partis d’opposition avaient invité les habitants à boycotter les élections «truquées» et Assad aura été de toute façon le vainqueur.

Le déploiement de l’armée pour forcer la population à voter n’est pas un fait nouveau en Syrie. Après vote, un processus de vérification a déjà été effectué par le passé sur les index des citoyens afin de déceler des taches à l’encre bleu indélébile.

L’utilisation de l’armée par le régime syrien contre la population lors des élections n’est cependant pas un fait nouveau. Déjà lors des dernières élections présidentielles, les militaires ont organisé plusieurs checkpoints et patrouilles, tant à Damas que dans les principales villes du pays. L’objectif n’était pas de protéger les bureaux de vote ou les opérations de vote, mais d’arrêter les citoyens et de vérifier si leur index était taché d’encre bleue (l’encre indélébile une fois que le citoyen a voté, ndlr). Si tel était le cas, cela signifiait qu’ils s’étaient rendus aux urnes comme l’avait demandé Assad, et ensuite relâchés. Sinon, ils ont été battus puis contraints de se rendre dans les bureaux de vote, (afin d’«accomplir leur devoir de bon citoyen», ndlr).

Francesco Bussoletti. (Difesa & Sicurezza)