Londres envoie des patrouilles près de Jersey après les menaces de Paris

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Le Royaume-Uni a annoncé mercredi l’envoi de deux navires de patrouille de la marine britannique près de Jersey, située dans la Manche, après que la France a laissé entendre qu’elle pourrait couper l’électricité alimentant l’île, sur fond de conflit post-Brexit sur la pêche entre Londres et Paris. La France a menacé mardi de prendre des mesures de rétorsion contre le Royaume-Uni à la suite de nouvelles conditions imposées par les autorités britanniques aux pêcheurs français au large des îles anglo-normandes. Elle a dénoncé des conditions selon elle contraires à l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et le Royaume-Uni à la suite du Brexit. Après s’être entretenu avec des représentants de Jersey de l’hypothèse d’un blocus de la France, le Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé son « soutien indéfectible » à l’île. Il a aussi souligné « la nécessité urgente d’une désescalade des tensions », a rapporté un porte-parole du dirigeant britannique. « Par mesure de précaution, le Royaume-Uni va envoyer deux navires de patrouille pour surveiller la situation », a ajouté le porte-parole. La ministre française de la Mer, Annie Girardin, avait fait part mardi de son « dégoût » en apprenant que l’île de Jersey avait délivré des licences avec des conditions imposées unilatéralement, dont une limite de durée de l’accès accordé aux pêcheurs français à ses eaux. « Dans l’accord (post-Brexit), il y a des mesures de rétorsion et nous sommes prêts à les utiliser », avait-elle déclaré devant l’Assemblée nationale, évoquant « par exemple le transport d’électricité par câble sous-marin » pour Jersey. L’île de 108.000 habitants importe de France 95% de son électricité, selon les données de l’agence de presse spécialiste de l’énergie S&P Global Platts. A Jersey, le gouvernement a indiqué que la France et l’Union européenne avaient exprimé leur mécontentement avec les conditions imposées aux licences de pêche, mais a assuré respecter les termes de l’accord post-Brexit. « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère et cela prend du temps pour tout ajuster. Jersey a constamment affiché son engagement à trouver une transition en douceur vers le nouveau régime », a déclaré le ministre des relations extérieures de l’île, Ian Gorst, dans un communiqué. (Nova/Médias)