(Roma, Paris, 28 avril 2021). Selon le chef d’état-major des Armées, ils recevront des sanctions disciplinaires militaires proportionnelles à leur grade.
Dix-huit militaires en activité, signataires d’une tribune controversée dans Valeurs actuelles, vont passer devant un conseil militaire, a annoncé le chef d’état-major des Armées, mercredi 28 avril. Ils passeront « chacun devant un conseil supérieur militaire », a déclaré le général François Lecointre au quotidien Le Parisien (article réservé aux abonnés). Les 18 soldats d’active identifiés –dont quatre officiers– parmi les signataires recevront « des sanctions disciplinaires militaires », a précisé le général, en évoquant des sanctions « plus fortes pour les plus gradés ». « Je considère que plus les responsabilités sont élevées, plus l’obligation de neutralité et d’exemplarité est forte », a-t-il martelé.
« Une procédure exceptionnelle »
De leurs côtés, la vingtaine de généraux en « deuxième section » signataires –proches de la retraite mais qui peuvent toujours être rappelés– risquent « la radiation, donc la mise à la retraite d’office », a précisé le général. « Ces officiers généraux vont passer chacun devant un conseil supérieur militaire. Au terme de cette procédure, c’est le président de la République qui signe un décret de radiation ». « Je souhaite que leur mise à la retraite d’office soit décidée », a-t-il relevé en évoquant « une procédure exceptionnelle », lancée à la demande de la ministre des Armées.
Une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier d’autres militaires ont signé cette tribune dans le magazine ultra-conservateur. Le texte appelle notamment la classe politique à lutter contre « le délitement » de la France.
Parmi les signataires, le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, a déjà été radié en 2016 des cadres de l’armée pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants à Calais. « Je vais lui envoyer une lettre pour lui dire qu’il est indigne, salit l’armée, la fragilise en en faisant un objet de polémique nationale », a indiqué le général Lecointre. « Je leur conteste à tous (…) le droit de prendre des engagements politiciens en mettant en avant leur grade », a-t-il ajouté.