La piste terroriste est pour l’heure privilégiée, au lendemain de la mort d’une agente administrative du commissaire de Rambouillet. L’enquête se poursuit sur l’assaillant, un Tunisien arrivé en France en 2009.
Au lendemain de l’attaque qui a coûté la vie de Stéphanie M., une agente administrative affectée au commissariat de Rambouillet, l’enquête suit son cours pour comprendre l’acte de l’assaillant, tué lors de son interpellation. Trois personnes de son entourage sont toujours en garde à vue ce samedi, dont son père. Ces mesures ont été prolongées et une quatrième personne de l’entourage a été placée en garde à vue en début d’après-midi, a indiqué une source proche du dossier à BFMTV. L’assaillant de 37 ans, de nationalité tunisienne, est arrivé en France en 2009, avant d’être régularisé dix ans plus tard. Il venait de s’installer à Rambouillet où il exerçait la profession de chauffeur-livreur. Il était inconnu des services de police et de renseignement. Il n’était ni inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), et il était inconnu de la sous-direction anti-terroriste (SDAT).
Une vidéo et des messages à caractère religieux
Le parquet national antiterroriste est chargé de l’enquête. En effet, plusieurs éléments tendent à accréditer cette piste. Selon une source policière, l’homme aurait ainsi crié « Allah akbar » au moment de passer à l’acte. La dernière vidéo consultée sur son smartphone est une vidéo faisant référence au djihad et plusieurs messages à caractère religieux ont également été retrouvés sur son téléphone.
De plus, il aurait effectué des repérages, a indiqué le procureur de la République dès vendredi lors d’une conférence de presse.
Ses proches et ses voisins déconcertés
Ses voisins, rencontrés par BFMTV, décrivent un homme discret, qui n’avait pas montré de signes de radicalisation. « C’était un jeune calme et réservé », abonde auprès de l’AFP un cousin, Noureddine, qui reconnaît ne pas l’avoir vu depuis longtemps. « Il n’était ni particulièrement religieux ni pieux », se souvient-il.
L’homme a grandi dans une famille de classe moyenne à la périphérie de M’saken, ville sans histoire dans l’arrière-pays de la station balnéaire de Sousse (centre-est de la Tunisie). C’est aussi la ville natale de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, auteur de l’attaque au camion qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016 à Nice, dans le sud-est de la France.
Il était rentré en Tunisie il y a environ un mois, pour la première depuis son départ, indiquent ses proches sur place à l’AFP.
« Il n’était pas bien, il était tout le temps pensif, mangeait peu et parlait peu. Il faisait la prière mais sans plus », se souvient une cousine, Sameh, qui ajoute que Jamel était suivi par un psychiatre en France car il souffrait d’une dépression.
« Quand il est revenu, il m’a dit que ça n’allait pas bien », explique un de ses voisins les plus proches à BFMTV.
Les renseignements français travaillent en coopération avec les renseignements tunisiens dans le cadre de l’enquête. Selon des policiers de M’saken, cités par l’AFP, l’assaillant était resté en contact ces derniers temps avec un cheikh qui avait tenté de l’apaiser via des invocations religieuses. Ce responsable religieux a été entendu par des enquêteurs tunisiens.
En France, les trois premières personnes de son entourage placées en garde à vue sont deux hommes l’ayant hébergé, l’un récemment et l’autre à son arrivée dans l’Hexagone, et son père. Ce dernier, retraité et âgé de 70 ans, a été ouvrier de construction à Nice, dans le sud de la France, et continue à faire les allers et retours entre la Tunisie et la France, selon son cousin Noureddine. (BFMTV)