Après deux décennies au pouvoir, le président syrien est candidat pour un quatrième mandat, dans un pays ravagé par la guerre et la récession économique.
Un 4e mandat en vue pour Bachar el-Assad ? À la tête d’un pays ravagé par les conflits, le président syrien a déposé, mercredi 21 avril, une demande de candidature à la présidentielle du 26 mai. Une élection qui lui semble acquise, après deux décennies au pouvoir, ont rapporté les médias d’État. Les candidats ont jusqu’au 28 avril pour se manifester auprès de la Haute Cour constitutionnelle, qui vérifie qu’ils répondent aux conditions requises. Pour être validée, leur candidature doit aussi obtenir le soutien de 35 députés, sur les 250 que compte le Parlement, pratiquement tous acquis au parti Baas de Bachar el-Assad.
Le Parlement « a été informé par la Haute Cour constitutionnelle que Bachar el-Assad a déposé une demande de candidature au poste de président de la République », a annoncé le chef de l’Assemblée, Hammouda Sabbagh, cité par l’agence officielle Sana. Âgé de 55 ans, le président syrien briguera ainsi son quatrième mandat. Il avait accédé au pouvoir en 2000, après la mort de son père Hafez, lui-même à la tête de la Syrie durant trois décennies. Il s’agit de la sixième demande de candidature. Cinq autres personnes peu connues du public, dont un ancien parlementaire, un homme d’affaires et une avocate, se sont déjà manifestées auprès de la Haute Cour constitutionnelle.
Un pays en ruine, ravagé par la guerre
Le scrutin sera le deuxième organisé depuis le début, en 2011, d’un conflit dévastateur qui a fait plus de 388.000 morts (470.000 selon les organisations internationales, ndlr). En 2014, Bachar el-Assad avait remporté l’élection avec plus de 88 % des voix. Seuls deux concurrents étaient en lice, des inconnus considérés comme des faire-valoir. La loi électorale empêche de fait les figures de l’opposition en exil de se présenter. Chaque candidat doit en effet « avoir vécu en Syrie pendant une période de dix ans de manière continue au moment de présenter sa candidature ». Soutenu par l’Iran et la Russie, Bachar el-Assad a enchaîné les victoires militaires ces dernières années contre les rebelles et les djihadistes, jusqu’à reconquérir près des deux tiers du territoire. Le pays en ruine est frappé depuis plus d’un an par une crise économique aiguë, marquée par une dégringolade de la monnaie nationale face au dollar et une explosion de l’inflation. (Le point)