Liban: pour le ministre de l’Energie, «à cause de la contrebande vers la Syrie, le pays est en panne sèche»

0
419

La pénurie latente de carburant au Liban est due au trafic clandestin avec la Syrie voisine, des passeurs transférant dans ce pays en guerre des approvisionnements subventionnés par les autorités libanaises, a affirmé jeudi le ministre libanais de l’Énergie.

Le prix des carburants progresse continuellement depuis plusieurs semaines et de nombreuses stations-service restent fermées, aggravant la situation des habitants du Liban en pleine crise politique et économique. « Nous avons déterminé que la raison sous-jacente au manque actuel de carburant était la contrebande » de produits libanais subventionnés vers la Syrie, a indiqué Raymond Ghajar, ministre démissionnaire de l’Énergie qui gère les affaires courantes dans l’attente d’un nouveau gouvernement. Il s’exprimait devant la presse après une réunion avec d’autres responsables libanais.

« Le besoin en carburant sur le marché syrien incite les contrebandiers à le faire passer clandestinement en Syrie pour réaliser des bénéfices très importants, étant donné qu’il est subventionné par l’État libanais pour les citoyens libanais », a poursuivi le ministre. Un bidon de 20 litres de carburant subventionné coûte actuellement au Liban autour de trois dollars au taux de change du marché. En Syrie, des files d’attente pouvant durer jusqu’à six heures se forment devant des stations-service pour n’obtenir qu’une faible quantité du précieux liquide. Le gouvernement a augmenté le prix de plus de 50 % en mars. De nombreux Syriens ayant les moyens financiers préfèrent donc acheter du carburant de contrebande, vendu jusqu’à 25 dollars par bidon, au lieu de patienter pendant des heures pour n’avoir qu’une faible ration. Des responsables libanais blâment depuis longtemps la contrebande pour expliquer la pénurie de carburant dans leur pays, sans jamais toutefois donner plus de détails. Le carburant « s’évapore », avait indiqué M. Ghajar en juillet. « Nous voulons savoir où il va. Il y a de la contrebande à coup sûr, mais nous ne savons pas encore en quelles quantités ». (La Presse)