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L’impact des nouvelles sanctions américaines sur la stabilité financière de la Russie

(Rome, 15 avril 2021). Aujourd’hui, le rouble semble se maintenir, probablement aussi parce qu’il était déjà en baisse

Interdiction aux institutions financières américaines de participer au marché primaire des obligations libellées en roubles (ou non en roubles) émises après le 14 juin 2021 par la Banque centrale, la Caisse nationale d’assurance ou le ministère des Finances de la Fédération de Russie. Avec cette directive, le gouvernement américain étend les sanctions sur la dette souveraine russe et, bien sûr, Moscou examine désormais attentivement les effets liés au rouble. Si à l’ouverture de la Bourse de Moscou, la monnaie russe a perdu plus de 2% – à la suite de l’annonce des sanctions publiée par divers médias américains- aujourd’hui le rouble semble se maintenir, probablement aussi parce qu’il était déjà en baisse. En 2019, l’administration américaine dirigée par Donald Trump a frappé la Russie en l’empêchant de recevoir des prêts du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale et en interdisant aux entreprises américaines d’acheter des obligations russes en devises fraîchement émises. L’opération n’a pas trop affecté l’économie russe ni ses finances, d’autant plus que les entreprises américaines peuvent continuer à acheter des « Federal Loan Bonds » (OFZ-«Obligatsyi Federal’novo Zaima», ndlr), des obligations à coupon émises par le gouvernement de Moscou.

Les OFZ constituent l’épine dorsale de la dette publique russe: en vendant ces obligations, l’exécutif russe comble en effet le déficit budgétaire formé en raison de la crise de coronavirus. Les sanctions d’aujourd’hui empêchent l’accès principal à OFZ, mais pas l’accès secondaire, (via d’autres marchés). Il est clair, cependant, que toucher les OFZ implique un contrecoup résolument «douloureux» pour Moscou: ils porteront préjudice au pays en augmentant les coûts d’emprunt et en affaiblissant le rouble en ne touchant que l’émission principale, tandis que les investisseurs internationaux continueront à acheter sur les marchés secondaires. A la suite de l’annonce des sanctions, le ministère russe des Finances a fait savoir qu’il ne proposerait que des bons du Trésor OFZ nouvellement émis et cessera d’offrir d’autres options de financement OFZ après le 14 juin, date à partir de laquelle l’interdiction imposée entrera en vigueur. Le ministère, quant à lui, explique qu’il a réduit son plan de dette publique intérieure pour 2021 de 875 milliards de roubles (environ 11,45 milliards de dollars) et que cela permet une certaine flexibilité dans ses programmes de placement obligataire.

En outre, lorsque de nouveaux trains de sanctions sont émis, l’attention doit inévitablement se tourner vers le rouble: la banque centrale russe a réussi à contenir les fluctuations monétaires malgré l’effondrement des prix du pétrole également provoqué par la pandémie de coronavirus. Tout d’abord, il convient de rappeler que 20 à 25% de la dette en roubles est traditionnellement détenue par des entités étrangères, y compris des banques américaines. Par ailleurs, la menace de nouvelles sanctions pourrait convaincre certains acteurs étrangers de retirer leurs avoirs en roubles, avec des effets clairement négatifs sur la stabilité de la monnaie russe.

La Rédaction. (NovaNews)

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