La République islamique d’Iran a accusé, lundi 12 avril, Israël d’être derrière l’attaque ayant visé la veille son usine d’enrichissement d’uranium à Natanz, laissant entendre que celle-ci avait endommagé des centrifugeuses, et a promis une « vengeance », « en temps et en heure ». « Avec cette action, le régime sioniste a bien sûr essayé de se venger du peuple iranien pour la patience et la sagesse dont il a fait preuve (en attendant) la levée des sanctions » américaines, a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iranien, Saïd Khatibzadeh, lors d’une conférence de presse à Téhéran. Ce dernier a ainsi accusé indirectement Israël de saborder les discussions en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les États-Unis dans l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et de lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis que les Américains sont sortis de ce pacte en 2018. Dimanche, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) avait annoncé que le complexe nucléaire de Natanz, dans le centre de l’Iran, avait subi dans la matinée un « accident », qualifié d’acte de « terrorisme », et ayant entraîné une « coupure de courant » n’ayant fait « ni mort, ni blessé, ni pollution ». Il est encore « trop tôt pour déterminer les dommages matériels causés par l’attaque », a déclaré Saïd Khatibzadeh lundi. « Il faut inspecter chacune des centrifugeuses pour donner un bilan des dégâts ». « Si (l’attaque) visait à limiter la capacité nucléaire de l’Iran, je dirais en revanche, que toutes les centrifugeuses qui (ont été endommagées) étaient du type IR-1″ (c’est-à-dire de « première génération », NDLR), a-t-il précisé. « Faites savoir à tout le monde qu’elles seront assurément remplacées par des machines plus avancées », a-t-il ajouté, promettant que « la réponse de l’Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l’endroit opportun ». Selon l’agence de presse officielle Irna, des députés ont indiqué que le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, avait « insisté (…) sur la nécessité de ne pas tomber dans le piège tendu par les sionistes ». « Mais nous ne permettrons pas (qu’Israël fasse dérailler les discussions de Vienne) et nous nous vengerons des sionistes pour ces actions », aurait-il déclaré de même source lors d’une réunion à huis clos au Parlement consacrée à l’attaque contre Natanz. (France24)