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Jordanie: le demi-frère du roi dans une vidéo, «je suis assigné à résidence»

Dans une vidéo transmise à la BBC, le prince Hamza, ex-prince héritier, dit être accusé par l’état-major d’avoir pris part à complot pour renverser Abdallah II de Jordanie. Deux autres proches de la famille royale ont été arrêtés samedi pour des «raisons de sécurité» selon l’armée.

La confusion règne au plus haut sommet de l’Etat jordanien à une semaine du centenaire du royaume, le 11 avril prochain. Samedi, dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, le demi-frère du roi Abdallah II, le prince Hamza, a en effet annoncé avoir été «assigné à résidence» dans son palais de la capitale Amman avec son épouse américaine, accusé par l’armée d’activités contre «la sécurité du royaume». Dans ce document, l’ex-prince héritier, dépouillé du titre il y a une quinzaine d’années au profit du fils aîné du roi, affirme que le chef d’état-major de l’armée en personne s’est rendu à son domicile et lui a signifié qu’il n’était «pas autorisé à sortir».

Une information démentie par le général Youssef Huneiti dans un communiqué samedi, qui précise cependant que le prince Hamza a été «appelé à arrêter des activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume». «Toutes les mesures qui ont été prises l’ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie», a-t-il ajouté. L’agence de presse officielle Petra a indiqué que les autorités jordaniennes ont, elles, interpellé un ancien conseiller du roi et ex-ministre des Finances, Bassem Awadallah, et un nombre indéterminé d’autres personnes pour «des raisons de sécurité». Des vidéos sur les réseaux sociaux permettent d’ailleurs de constater le déploiement massif de la police près des palais royaux, dans le quartier de Dabouq à Amman samedi.

Le Washington post fait de son coté, état de l’arrestation d’au moins vingt personnes dans le cadre d’une enquête sur un complot «complexe et de grande envergure» visant à renverser le roi. Cette conspiration impliquerait «au moins un autre membre de la famille royale ainsi que des chefs tribaux et des membres de la direction de la sécurité du pays», poursuit le quotidien américain, informé par un haut responsable d’un service de renseignement du Moyen-Orient. Des accusations que nie en bloc dans sa vidéo le demi-frère du roi. En retour, il accuse les autorités d’Amman de «corruption» et d’«incompétence». Et d’asséner : «Malheureusement, ce pays s’est enfoncé dans la corruption, dans le népotisme et dans la mauvaise administration, avec pour résultat l’anéantissement ou la perte de l’espoir.»

Les remous au sein du pouvoir jordanien ont fait réagir depuis deux alliés du royaume hachémite. Les Etats-Unis d’abord, par la voix du porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, qui a réaffirmé le «soutien» de Washington au souverain jordanien. Mais surtout l’Arabie Saoudite, où le palais royal a fait part dans un tweet de «son appui total au royaume hachémite de Jordanie (…) et aux décisions et mesures prises par le roi Abdallah II et le prince héritier Hussein pour sauvegarder la sécurité et la stabilité» dans le pays arabe. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a, lui, réitéré son «soutien au royaume frère de Jordanie» et à «toutes les mesures qu’il prendra pour assurer sa sécurité et sa stabilité». (Libération/RaiNews)

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