(Rome, 02 avril 2021). La Task Force Takuba, voulue par la France pour lutter contre les groupes djihadistes opérant au Sahel, prend forme.
En février dernier, 150 opérateurs du Särskilda Swedish Operationsgruppen (Special Operations Task Group), avec trois hélicoptères moyens UH-60 et un C-130J, sont arrivés au Mali, accompagnés de trois hélicoptères UH-60 et d’un C-130J. Leur tâche principale est de former et d’encadrer les unités de reconnaissance de l’armée malienne en mission.
En outre, le gouvernement de Stockholm a suggéré l’hypothèse d’augmenter le dispositif des forces spéciales à 250 opérateurs, peut-être en l’intégrant avec le Fallskärmsjägarna (unité des Rangers), assumant ainsi des tâches de force de réaction rapide (Quick Reaction Force), en soutien aux opérations de la Task Force Takuba.
«L’arrivée de ces hélicoptères (à Ménaka) a fait l’objet d’une préparation en amont: une zone spéciale a été créée pour le décollage et l’atterrissage des engins et, à proximité, des baies de ravitaillement ont été aménagées», précise l’État-major des armées françaises.
Les UH-60 suédois permettront également aux forces de l’opération Barkhane d’avoir plus de flexibilité en termes de mobilité aérienne. En fait, dans un théâtre opérationnel comme celui du Sahel, les hélicoptères jouent un rôle très important.
L’initiative de Paris, visant à créer une task force européenne des forces spéciales pour travailler aux côtés de Barkhane, lancée en 2019, avait reçu un fort soutien politique. Cependant, d’un point de vue militaire, peu de pays se sont engagés à envoyer leurs propres unités.
L’Estonie a été la première à se déclarer prête pour la mission. Ensuite, la République tchèque et la Suède ont suivi l’exemple, sous réserve de l’approbation préalable de leurs parlements. Cela a pris du temps. En juillet 2020, la capacité opérationnelle initiale (COI) de Takuba a été déclarée à Gao, grâce à l’arrivée des forces spéciales estoniennes. Cela a permis au groupe de forces spéciales européennes de participer à ses premières missions aux côtés de l’unité légère de reconnaissance et d’intervention n. 4 des Forces Armées du Mali, notamment lors des opérations « Bourrasque », en octobre 2020 et « Eclipse », en janvier dernier.
L’arrivée du contingent italien est désormais attendue, dont les premiers cadences sont déjà sur le théâtre opérationnel.
Dans une interview le 19 mars, le ministre de la Défense Lorenzo Guerini a évoqué l’opération Takuba dans le cadre d’une plus grande coopération européenne visant à lutter contre le terrorisme islamique en Afrique, précisant que l’Italie aura un rôle non grégaire mais de simple partenaire (des Français) au Sahel.
En renvoyant les lecteurs à des articles précédents sur le sujet concernant la taille de notre contingent, nous soulignons une fois de plus le fait que le dispositif militaire italien sera sous commandement français et, compte tenu de la grande expérience acquise par les opérateurs du COFS (Comando Interforze per le Operazioni delle Forze Speciali/Commandement conjoint des opérations des Forces Spéciales, ndlr) dans des théâtres comme l’Irak et l’Afghanistan (et au-delà), ils seront très probablement employés dans des missions de combat comme leurs collègues (français) transalpins.
Tiziano Ciocchetti. (Difesa Online)