(Rome, 07 mars 2021). Un signal fort contre l’islam radical pour ses partisans. Une initiative xénophobe et sexiste pour ses détracteurs. Les Suisses ont voté dimanche 7 mars à une courte majorité en faveur de l’interdiction de se dissimuler le visage dans les lieux publics. Le texte, qui vise les rares femmes qui portent la burqa ou le niqab dans le pays, a obtenu 51,21% des voix et une majorité de cantons, selon les résultats officiels publiés par le gouvernement fédéral.
Un projet proposé par la droite populiste
Le texte n’évoque ni la burqa, ni le niqab, ni le voile intégral. Mais les affiches de campagne ne laissaient pas de doute sur l’intention. « Stopper l’islamisme radical » ou « Stopper l’extrémisme », pouvait-on lire sur les posters qui montraient des femmes voilées de noir. Initialement proposée par le parti populiste de droit UDC, l’initiative a été soutenue par des féministes et une partie des électeurs de la gauche laïque. Le gouvernement fédéral et le parlement s’opposaient à cette mesure en arguant que l’initiative s’attaque à un problème qui n’existe pas.
Avec cette victoire du oui d’une courte tête, il devient interdit de se couvrir complètement le visage en public en Suisse. Des exceptions sont toutefois prévues, pour les lieux de culte par exemple. Il sera aussi interdit aux hooligans ou manifestants de se cagouler. En bannissant ainsi le voile intégral, la Suisse rejoint, après des années de débat, la France, l’Autriche, la Bulgarie, la Belgique et le Danemark. En 2009, les Suisses avaient voté l’interdiction de la construction de minarets sur les mosquées, provoquant la colère dans les pays musulmans et l’approbation des partis nationalistes européens.
(Photo-ANSA)