Jean Castex:
- « La situation sanitaire de notre pays s’est dégradée au cours des derniers jours. Nous avons compté hier plus de 30.000 cas positifs, un chiffre que nous n’avions plus atteint depuis novembre dernier. Après plusieurs mois marqués par un plateau se situant entre 15.000 et 20.000 cas par jour, le virus gagne de nouveau du terrain depuis une semaine.
- Le virus progresse en France, comme presque partout en Europe. (…) Dans tous ces pays l’explication la plus évidente tient à l’apparition de cette nouvelle forme du virus, ce que l’on appelle les souches variantes, dont nous mesurons la progression jour après jour. La plus répandue dans notre pays est de loin celle dite du variant anglais qui concerne désormais à peu près la moitié des personnes atteintes du Covid-19 en France.
- le gouvernement a décidé le mois dernier de se « donner tous les moyens d’éviter un nouveau confinement ». « Cette décision s’est avérée la bonne : elle nous a permis de gagner du temps. Or ce temps est précieux, car chaque jour, nous avons un peu plus de personnes vaccinées », estime le Premier ministre
- « Pendant ce temps, notre activité économique ne s’est pas effondrée, nos commerces ont pu rester ouverts, nos enfants ont pu aller à l’école dans les zones bien sûr qui n’étaient pas en vacances ».
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Le confinement est ainsi un levier auquel nous devons recourir, quand on ne peut pas faire autrement. (…) Il faut tout faire pour le retarder. Ce choix de ne pas confiner a une contrepartie : être très réactifs aux premiers signes de reprise épidémique.
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Le confinement le week-end est une mesure intermédiaire, dont nous espérons qu’elle permettra d’infléchir la tendance observée. C’est une mesure ciblée sur certains territoires, où l’épidémie s’emballe, ce qui me semble la bonne méthode pour pouvoir agir vite et fort, là où c’est nécessaire, sans impacter des territoires où l’épidémie recule ou circule moins fortement.
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J’ai demandé aux préfets des départements concernés d’engager des concertations avec les élus en vue (…) d’envisager, dans tout ou partie de ces territoires, des mesures de freinage proches de celles mises en place à Nice et Dunkerque.
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Nous ferons un point la semaine prochaine et nous déciderons alors : si la situation continue de se dégrader, nous prendrons des mesures renforcées qui entreront en vigueur à compter du week-end du 6 mars.
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La campagne de vaccination se poursuit et s’amplifie. A la fin de ce mois de février, plus de 4 millions de vaccins auront été administrés à plus de 3 millions de personnes.
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Nous vaccinons beaucoup, et surtout, je veux insister auprès de vous, nous vaccinons les bonnes personnes. (…) Si certains pays qui nous entourent ont à ce jour davantage vacciné que nous, la France est en tête pour la vaccination des personnes les plus exposées aux formes graves du Covid-19.
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Près de 80 % des résidents d’EHPAD ont été vaccinés. Plus du quart des personnes de plus de 75 ans a été vacciné.
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D’ici fin mars, les deux tiers des personnes de plus de 75 ans seront vaccinées et nous ouvrirons début avril la vaccination aux plus de 65 ans.
Olivier Véran:
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Nous espérons avoir terminé la vaccination de toutes les personnes âgées volontaires d’ici la fin mars et donc l’ouvrir [dans la foulée] à celles de 65 ans et plus.
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Le ministre de la Santé rappelle que les Français plus jeunes et atteints de comorbidités peuvent se rapprocher de leurs médecins traitants pour être vaccinés. Il souligne par ailleurs, graphique à l’appui, que la France n’est pas tout à fait sortie de la 2e vague.
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Aujourd’hui, 35.000 Français ont été vaccinés par du vaccin AstraZeneca. C’est entre trois et quatre fois plus que le rythme habituel de vaccination du fait de l’ouverture pour ce public de 50 à 64 ans atteints de comorbidités.
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Monsieur Véran fait également le point sur les « traitements innovants » qui pourraient éviter l’apparition de formes graves du Covid-19. Il cite notamment l’Interféron, en cours d’études cliniques en France, qui est « une manière pour l’organisme de réagir face à des infections ». « Nous saurons quelques semaines si ce traitement est efficace ».
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La deuxième nouveauté thérapeutique est ce qu’on appelle des anticorps monoclonaux. L’Agence nationale de sécurité du médicament a accordé ce qu’on appelle une autorisation temporaire d’utilisation des anticorps monoclonaux. Il ne s’agit pas à proprement parler d’études cliniques, on est déjà dans une pratique thérapeutique, évidemment encadrée.
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Quelque 83 centres hospitaliers ont déjà reçu des milliers de traitements [par anticorps monoclonaux], qui pourront commencer à être administrés avec prudence pour des patients de 80 ans et plus et qui ont des troubles de l’immunité.
Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale:
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Alors que les médecins de ville et du travail vont pouvoir commencer à vacciner les personnes de 50 à 64 ans, il explique que de nouveaux résultats semblent indiquer « que ce vaccin soit efficace chez les personnes âgées de plus de 65 ans. Si ces résultats se confirment, c’est une excellente nouvelle puisque cela pourrait suggérer que ce vaccin pourrait être proposé et préconisé pour les personnes âgées de 65 à 74 ans ». Il n’y a pas lieu de considérer que ce vaccin est un entre guillemets de deuxième catégorie. Il est tout à fait efficace, sa place complètement dans l’arsenal de la vaccination.
Jean Castex:
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Si de nouvelles restrictions sont imposées à certains départements la semaine prochaine, il pourra s’agir d’un confinement le week-end comme à Nice ou Dunkerque. Mais le gouvernement n’exclut pas « de prendre des mesures complémentaires », « au cas par cas ». Nous nous adapterons à la réalité. L’objectif est de ralentir au maximum la progression épidémique.